Des apostats de l’islam font part de leurs difficultés et craintes face aux musulmans

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Coran - Sputnik Afrique, 1920, 17.02.2021
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Plusieurs musulmans qui ont renoncé à la foi du prophète Mahomet ont confié au Figaro être menacés, harcelés ou contraints de cacher leur athéisme. Certains prennent pourtant le risque de révéler leur apostasie sur les réseaux sociaux.

Après avoir abandonné l’islam, plusieurs apostats ont affirmé au Figaro être accusés de blasphèmes ou menacés par des musulmans de leur entourage. Face à cette réaction, certains optent pour le silence, d’autres pour la lutte.

Bien que le droit à quitter la religion soit inscrit dans la charte des principes de l’islam de France, une polémique divise le milieu musulman depuis plusieurs mois. Des associations musulmanes se dressent contre cette possibilité.

Quant aux prescriptions religieuses, le Coran condamne les apostats et leur promet un châtiment divin, alors que des hadiths leur présagent une mort subite.

Les témoignages de trois anciens croyants ont été recueillis par le quotidien. Ils font part de difficultés de communication avec leurs proches et connaissances pratiquant la religion.

Menaces et harcèlements

Une jeune femme qui a assumé son athéisme vers 23 ans cache depuis à tout prix à son grand frère, qui garde un drapeau noir de Daech* chez lui, sa décision: «S’il apprend mon apostasie, je suis son ticket pour le paradis», livre-t-elle auprès du Figaro.

Un réfugié afghan a pour sa part déclaré avoir été agressé, menacé de mort et harcelé pendant des semaines après qu’il a accusé dans un commentaire publié sur les réseaux sociaux le prophète de pédophilie pour avoir épousé une fille de neuf ans.

Un Algérien homosexuel n’a quant à lui plus d’amis musulmans depuis qu’il a renoncé à l’islam il y quelques années. Il confie même être victime de harcèlement moral.

«On m'a dit que je brûlerai en enfer, par exemple, et ma famille revient régulièrement à la charge pour que je me marie. Ils ont voulu m'emmener en Algérie pour que je trouve une femme».

Enfin, issu d’une famille non pratiquante où les filles ne portent pas le voile et la viande n’est pas halal, un Maghrébin raconte que «dire que tu ne pratiques pas, ça passe», mais «dire que tu es athée ça ne passe pas».

Prises de parole

Si certains préfèrent dissimuler leur incroyance, d’autres décident de revendiquer leur apostasie. Leurs aveux se multiplient sur les réseaux sociaux, accompagnés du hashtag #ExMuslim. L’une des figures de ce mouvement en France est Zineb El Rhazoui, régulièrement menacée de mort.

Les attentats de 2015 ont servi de déclic à plusieurs d’entre eux pour lancer leur combat. Quant à la question de savoir s’ils se sentent islamophobes, leurs réactions vont des rires à la nervosité, précise le quotidien.

«C'est une imposture intellectuelle qui réhabilite le délit de blasphème et cherche à disqualifier les personnes qui portent un discours critique sur l'Islam», martèle l’un d’eux.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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