Suppressions de postes chez Sanofi: «On pousse vers la sortie» de futurs chercheurs - vidéo

© Sputnik . Oxana BobrovitchManifestation devant le siège du Sanofi, Vitry-sur-Seine le 4 mars 2021
Manifestation devant le siège du Sanofi, Vitry-sur-Seine le 4 mars 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 04.03.2021
S'abonner
À Vitry-sur-Seine, près de deux cents employés de Sanofi ont entrepris une «marche funèbre» pour dénoncer la fermeture de 400 postes. C’est le pôle Recherche et développement du groupe pharmaceutique qui est visé. Reportage.

Sanofi, sévèrement critiqué pour son retard dans la fabrication du vaccin contre le SARS-CoV-2, a annoncé l’arrivée de deux nouveaux administrateurs. Si au sein du conseil d’administration on se prépare à la prochaine assemblée générale des actionnaires, sur le terrain, deux cents employés sont descendus dans la rue à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour réclamer la sauvegarde des postes du pôle Recherche et développement.

​Certains sont vêtus d’une blouse blanche de chercheur, d’autres arborent une tenue d’enterrement. Ainsi affublés, plusieurs dizaines de salariés du groupe pharmaceutique ont porté un cercueil symbolique pour dénoncer les suppressions d’emplois. Sanofi a été rebaptisée pour l’occasion «Sanofric», et des milliers de billets factices ont volé sous le soleil printanier, symbole des superprofits des actionnaires.

«Nous sommes satisfaits que les gens se soient mobilisés contre la casse de la recherche de Sanofi en France. Cela nous donne envie de continuer et cela confirme que nous sommes dans le vrai», souligne au micro de Sputnik Jean-Louis Peyren, coordonnateur de la CGT Sanofi.

Le principal reproche adressé au géant pharmaceutique est que «99 % des profits de Sanofi ont été distribués en dividendes» ces dix dernières années, sans que la société ait renouvelé son investissement productif. 400 postes destinés à la recherche sont menacés, dont certains à Vitry-sur-Seine, alors que «la crise sociale et sanitaire sévit», comme le fait remarquer Luc Ladire, adjoint au maire de la ville, au micro de Sputnik.

«On trouve inadmissible qu’un fleuron de la recherche française, avec tous les profits qu’il génère, puisse dépecer [les laboratoires, ndlr] et proposer des licenciements aux employés dont il a besoin», tacle Luc Ladire.

L’adjoint au maire de la ville francilienne s’interroge: «Comment peut-on se fournir en vaccins dans d’autres pays alors que chez nous, des étudiants vont à l’université et croient en la recherche?» 

«Ces jeunes croient en leur avenir en France, et on les pousse vers la sortie, vers d’autres pays! On a un savoir-faire, pourquoi ne pas en profiter? On va détruire des familles, des gens qui se sont engagés: des chercheurs, des chimistes, la production», s’insurge l’élu municipal de Vitry-sur-Seine.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала