Pour le NYT, Napoléon n’est «pas un héros à célébrer» mais une «icône de la suprématie blanche»

© Photo Pixabay / rauschenbergerNapoléon
Napoléon - Sputnik Afrique, 1920, 19.03.2021
S'abonner
Un article d’opinion du New York Times affirme que la France ne devrait pas célébrer Napoléon Bonaparte, soulignant qu’il avait rétabli l’esclavage dans certaines colonies françaises.

«Napoléon n’est pas un héros à célébrer», titre un article du New York Times du jeudi 18 mars. Marlene L. Daut, qui se définit comme une «femme noire d’origine haïtienne et spécialiste du colonialisme français», y explique pourquoi la France ne devrait pas commémorer les 200 ans de la mort de l’un des personnages les plus célèbres de son histoire.

«Après une année au cours de laquelle des statues d'esclavagistes et de colonisateurs ont été renversées, dégradées ou démontées dans toute l'Europe et aux États-Unis, la France a décidé d'aller dans la direction opposée», déplore-t-elle, rappelant l’ouverture en mai prochain de l’Exposition Napoléon à Paris.

Celui qu’elle qualifie d’«icône de la suprématie blanche» et d’«architecte du génocide moderne» avait rétabli l’esclavage dans les colonies au début du XIXe siècle, «faisant de la France le seul pays à avoir rétabli l'esclavage des esclaves après l'avoir aboli». Un fait précédemment abordé auprès de l’AFP par Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation de la mémoire de l’esclavage.

Les institutions

La spécialiste, si elle reconnaît que Napoléon a créé la Banque de France, le code juridique moderne ou encore le système éducatif encore utilisé aujourd’hui, déplore que «les vies des Noirs que Napoléon a détruites comptent moins que les institutions françaises».

Le tombeau de Napoléon Ier - Sputnik Afrique, 1920, 11.03.2021
Napoléon face aux polémiques: peut-on encore célébrer l’histoire de France?

Elle n’accuse d’ailleurs pas le seul empereur: «Les législateurs français et l'armée française, avec un large soutien du public, ont soutenu les actions de Napoléon, démontrant l'incohérence durable du républicanisme français».

Islamogauchisme

«L'"Année Napoléon" est arrivée à un moment dangereux. Les universitaires français qui étudient la race, le genre, l'ethnicité et la classe sociale sont attaqués», poursuit Mme Daut, en référence à l’enquête relative à l’islamogauchisme demandée par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

«Elle s'inscrit en fait dans une tentative de faire taire quiconque ose parler ouvertement de l'histoire du racisme en France», estime-t-elle, invitant les autorités françaises à plutôt ouvrir une enquête sur le caractère «raciste génocidaire» de Napoléon.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала