Vacciner 90% de la population adulte pour supprimer les restrictions à l’automne, est-ce possible?

© AFP 2023 ALAIN JOCARDUne rue à Paris, le 20 mars 2020
Une rue à Paris, le 20 mars 2020 - Sputnik Afrique, 1920, 07.04.2021
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Pour supprimer toutes les restrictions sanitaires à l’automne 2021, 90% de la population adulte doit être vaccinée, rapporte l’institut Pasteur. Parmi les obstacles figurent le nombre insuffisant de Français prêts à recevoir une injection et le manque de lieux de vaccination.

Attendu vers l’automne, le retour à la vie normale pourrait avoir lieu si presque la totalité de la population adulte était vaccinée pour atteindre l’immunité collective, indique l’institut Pasteur après avoir analysé plusieurs scénarios de campagnes de vaccination.

Ses épidémiologistes ont développés des modèles mathématiques pour évaluer l’influence de la vaccination contre le Covid-19 sur le déroulement de l’épidémie.

«À l’automne 2021, notre capacité à relâcher les mesures de contrôle dépendra de la couverture vaccinale atteinte dans les différents groupes d’âge et des caractéristiques de transmission du virus dominant», précise l’article publié sur le site de l’institut.

Selon la première modélisation basée sur un taux de reproduction égal à trois, comme il l’était pendant la première vague épidémique, il faudrait avoir 90% des plus de 65 ans et 70% des 18-64 ans immunisés pour permettre la levée complète des mesures sanitaires, ce sans inclure les enfants.

Risque de variants plus contagieux

Cependant, les spécialistes mettent en garde: le taux de reproduction du virus à l’automne 2021 pourrait être de quatre en fonction de la propagation du variant britannique plus contagieux ou de l’éventuelle apparition de nouvelles mutations.

Dans ce cas, plus de 90% des adultes devraient être vaccinés pour pouvoir retourner à la vie normale, indique l’institut Pasteur. Cette exigence peut être expliquée par le risque que le virus touche les enfants qui le transmettraient aux adultes.

En revanche, si les vaccins sont sûrs pour les plus jeunes, il faudrait vacciner 60-69% des 0-64 ans et 90% des plus de 65 ans.

Un délai similaire a été évoqué le 22 mars sur le plateau de BFM TV par Alain Fischer, le «Monsieur vaccin» du gouvernement. D’après lui, il est possible de s’attendre à un début de retour à la vie normale «à l’été ou à l’automne».

Pour atteindre cet objectif, il faut obtenir la diminution de la circulation du virus et l’immunisation des 20 millions de personnes les plus vulnérables d’ici fin mai, a-t-il précisé. Il faut par ailleurs que les plus jeunes et les moins fragiles soient vaccinées cet été, a ajouté M.Fischer.

Problème de calendrier?

Plusieurs problèmes émergent à ce titre, d’après les explications du modélisateur Simon Cauchemez auprès du Monde.

Si le calendrier des livraisons est maintenu, près de 71 millions de doses devraient être disponibles en France d’ici fin juin. Cela représente ainsi une couverture vaccinale de 73% à 76% de la population adulte.

Bien que le calendrier à partir du mois de juillet ne soit pas encore connu, Le Monde avance qu’un potentiel vaccinal prévoit plus de 72 millions de personnes complètement immunisées vers début septembre. Annoncée par le gouvernement, l’accélération et l’élargissement de la vaccination à d’autres groupes de la population doit y contribuer.

Si le rythme reste le même, l'objectif de vacciner l'ensemble de la population adulte (52 millions) serait atteint le 13 avril 2022, par l’injection de 576.266 doses quotidiennement, indique le site CovidTracker.

Des éventuels obstacles

Il n’est ainsi pas question du calendrier des livraisons qui pourrait faire obstacle à l’obtention de l’immunité collection vers l’automne 2021, mais du niveau important de défiance de la population envers les vaccins, poursuit Le Monde.  

En février 2021, quatre français sur dix refusaient de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Franceinfo et Le Figaro. Les personnes âgées de plus de 65 ans souhaitaient à 77% être immunisées contre 43% des 25-34 ans. Si ce taux de confiance reste le même, la possibilité d’assouplissement des mesures à l’automne risque d’être écartée.

En plus de cela, il est nécessaire d’augmenter les capacités vaccinales au sein des hôpitaux, des cabinets de médecin, des pharmacies et sur de grandes surfaces comme les vaccinodromes, indique le quotidien.

Emmanuel Macron a quant à lui promis lors de son allocution du 31 mars le début du retour à la vie normale à la mi-mai avec la suppression de certaines restrictions. Sous réserve de mise en place de «règles strictes», certains lieux de culture et les terrasses des bars et de restaurants pourraient rouvrir.

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