Une majorité de Français soutiennent les militaires ayant dénoncé le «délitement» de l’Hexagone

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Le drapeau français  - Sputnik Afrique, 1920, 29.04.2021
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Risquant des sanctions, des radiations ou des mises à la retraite d’office, les militaires signataires de la tribune sur le «délitement» de la France sont pourtant soutenus par une majorité de Français, à 58% selon un sondage Harris Interactive pour LCI.

LCI a publié les résultats d’un sondage visant à éclaircir l’opinion des Français vis-à-vis de la tribune controversée des militaires qui a créé un véritable tollé suite à sa parution le 21 avril dans les colonnes de Valeurs actuelles.

Les militaires signataires y ont dénoncé le «délitement» de la France et les dérives d’un «certain antiracisme» ainsi que «l’islamisme et les hordes de banlieue». Ils ont reçu le soutien de 58% des personnes interrogées dans le cadre de ce sondage réalisé pour LCI par Harris Interactive sur un échantillon de 1.613 personnes.

Alors que 64% des sondés ont entendu parler de la tribune appelant entre autres le Président au patriotisme et dont les signataires se disent «disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation», 38% des personnes ayant pris part au sondage voient précisément de quel texte il s’agit, a précisé LCI.

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Une majorité de Français soutiennent les militaires ayant dénoncé le «délitement» de l’Hexagone

En outre, 84% des personnes interrogées croient que la violence augmente de jour en jour en France, alors que 73% estiment que le pays se délite. Concernant la répartition politique, les sympathisants de droite semblent plus en accord avec les idées exprimées dans la tribune. Sur la question sécuritaire, 93% des Républicains et 94% des partisans du Rassemblement national estiment que les lois de la République ne s’appliquent pas dans certaines villes, toujours selon le sondage.

Sanctions prévues

La prise de position de ces quelques centaines de militaires ne restera pas impunie. Dans une interview au Parisien le 28 avril, le chef d'état-major des Armées a promis des sanctions à l’encontre des signataires, «plus fortes pour les plus gradés». Tout en évoquant de possibles «radiations» ou «mises à la retraite d'office», le général François Lecointre a par ailleurs tranché que «chacun [des 18 militaires en activité passerait] devant un conseil supérieur militaire». Parmi ces 18 soldats figurent quatre officiers.

Les Français interrogés dans le cadre du sondage de LCI sont de leur côté aux deux tiers opposés à des sanctions contre les militaires.

«La bataille qui s’ouvre»

Fustigée par la ministre des Armées Florence Parly et qualifiée d’«irresponsable», la tribune a trouvé de l’écho auprès de Marine Le Pen. Tout en exprimant son soutien aux militaires signataires, elle les a appelés à se «joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre».

Parmi les sondés, seul un tiers partage l’avis de la présidente du Rassemblement national. 89% des sympathisants de son parti l’ont soutenue, alors que chez Les Républicains, ils ont été 40%. À l’opposé, 86% des écologistes ne sont pas d’accord avec cette prise de position de la candidate à la présidentielle de 2022.

En réaction au soutien de Marine Le Pen à la tribune, Gérald Darmanin a jugé qu’elle avait «gardé de son père le goût des bruits de bottes, et c'est très inquiétant». Pour le ministre de l’Intérieur, il ne faut pas «donner d’importance» à ce texte. Il a précisé n’avoir trouvé la tribune «ni démocratique, ni républicaine» et a dit espérer que la présidente du RN «ne fantasm[ait] pas sur des pronunciamientos» (des coups d'État militaires).

Le Premier ministre français a de son côté accusé Marine Le Pen de «récupération politique»:

«Ce pourrait être une affaire insignifiante s'il n'y avait pas une récupération politique, je le dis, tout à fait inacceptable».

Intervention de l’armée

En outre, les militaires signataires ont critiqué la politique de maintien de l’ordre, notamment pendant les Gilets jaunes, et ont mis en garde l’exécutif contre une intervention de l’armée qui agirait indépendamment dans de telles situations. Une prise de position semblant diviser l’opinion publique. Selon toujours le même panel, environ une personne sur deux (49%) estime que l’armée devrait agir d’elle-même afin de maintenir l’ordre, même sans la demande du gouvernement.

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