«Pas du tout raisonnable»: une épidémiologiste dénonce le déconfinement à venir

© Sputnik . Oxana BobrovitchCoronavirus à Paris
Coronavirus à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 29.04.2021
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Mettant en garde contre le virus qui continue à circuler, l’épidémiologiste Catherine Hill a rappelé sur BFM TV qu’à ce jour, le nombre de personnes arrivant en réanimation dépasse encore celui recensé pendant le pic de novembre. Le déconfinement attendu dans quelques jours est à ce titre «absolument pas raisonnable», a-t-elle jugé.

C’est dans les colonnes de la presse régionale qu’Emmanuel Macron détaillera le 30 avril son plan de déconfinement progressif du pays. Même si la stratégie visant à «éviter le stop and go et soulager l’hôpital» reste pour le moment floue, elle suscite cependant des questions, notamment à l’égard de la situation dans les hôpitaux.

«Ce n’est absolument pas raisonnable, mais pas du tout», a tranché le 28 avril sur le plateau de BFM TV l’épidémiologiste Catherine Hill, travaillant à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif.

La spécialiste a présenté la courbe montrant les admissions journalières à l’hôpital, ainsi qu’en réanimation. Selon les données prises depuis le site du gouvernement, il est possible de voir qu’aujourd’hui plus de gens «arrivent en réanimation que dans le pic de novembre». Il y a donc aujourd’hui 6.000 personnes en réanimation, alors que «416 en moyenne sont arrivées chaque jour dans les sept derniers jours».

«La situation est vraiment très mauvaise et c’est le moment où on parle de lever le pied. Qu’est-ce qui va se passer? On va lever le pied, mais ça ne va pas continuer à descendre ou alors vous croyez au Père Noël. Ça va remonter!», s’est indignée Mme Hill.

Or, pendant son allocution le 27 avril, Jean Castex a estimé que la situation épidémique continuait de «s’améliorer à un rythme régulier». En parallèle, à l’approche du déconfinement esquissé, celui-ci est jugé par certains soignants comme «prématuré». Par exemple, la veille des annonces d’Emmanuel Macron, le centre hospitalier de Cambrai, dans le Nord, a signalé une forte tension hospitalière, relate BFM TV.

«La seule bonne nouvelle»

Alors que la levée du couvre-feu est envisagée pour le 2 juin, ce qui coïncide avec la date de levée de l’état d’urgence, Catherine Hill craint une dégradation de la situation avec l’arrivée des beaux jours.

«Ça baisse un petit peu, mais étant donné qu’on va lever le pied, ça va réaugmenter. On va faire un couvre-feu un peu plus tard, les gens vont faire moins attention, les enfants sont retournés à l’école cette semaine… Tout ça fait circuler le virus donc, évidemment, ça ne va pas continuer à baisser.»

Cependant, dans ce contexte, «la seule bonne nouvelle» mise en lumière est la chute remarquable du nombre de morts dans les Ehpad grâce à la campagne de vaccination.

«Pour le reste, les 300 morts par jour ne vont pas diminuer. On va continuer à avoir 300 morts par jour jusqu’en septembre? C’est insupportable!»

Avec le déconfinement progressif qui s’annonce, le gouvernement continue de miser sur la vaccination de la population, restant fidèle au processus par tranches d’âge. Même si Jean Castex avait précisé, durant cette même allocution du 27 avril, qu’un élargissement de la vaccination à d’autres publics était «prématuré», elle devrait s’ouvrir aux 50-54 ans à partir du 15 mai.

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