L’écriture inclusive n’a pas de place à l’école, selon Jean-Michel Blanquer

© AP Photo / Kamil Zihnioglu Jean-Michel Blanquer
 Jean-Michel Blanquer - Sputnik Afrique, 1920, 03.05.2021
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À l’approche d’un débat sur l’écriture inclusive programmé par le Sénat, le ministre de l’Éducation nationale a déclaré vouloir interdire cette pratique à l’école, la jugeant trop complexe.

Mettre des points au milieu des mots est «un barrage à la transmission de notre langue pour tous», estime le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.

Alors que le Sénat organise la semaine prochaine un débat sur l’écriture inclusive, le ministre soutient que cette modification ne serait pas une bonne façon de promouvoir l’égalité homme-femme:

«Notre langue est le premier trésor français, celui qui nous relie tous et fait notre puissance mondiale. Elle ne doit donc pas être triturée ou abîmée. La féminisation des métiers et fonctions est un progrès, mais mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques», a déclaré M.Blanquer dans un entretien accordé au JDD.

Une circulaire d’Édouard Philippe mise en cause

Le ministre a rappelé qu’une circulaire d’Édouard Philippe interdisait bien l’écriture inclusive dans les usages administratifs. «Nous allons bien clarifier le fait que c’est vrai aussi dans nos usages pédagogiques», a-t-il fait valoir.

En février dernier, une soixantaine de députés de la majorité et de l’opposition LR appelaient à «interdire l’écriture inclusive dans les documents administratifs» ainsi que pour les personnes morales chargées d’une mission de service public.

En septembre 2020, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est exprimée contre l’enseignement de l’écriture inclusive, qualifiée d’«horriblement compliquée» et «élitiste».

Le Français «est déjà une langue difficile»

Plus tôt en 2021, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a confié avoir supprimé l’écriture inclusive dans les documents régionaux. Tout en reconnaissant les «bonnes intentions» de l’écriture inclusive, Mme Pécresse estime qu’elle «détourne la langue française qui est déjà une langue difficile».

Précédemment, l’Institut d’études politiques (IEP) avait dû démentir les déclarations de la vice-présidente de l’Assemblée nationale Annie Genevard qui affirmait qu’«à Sciences Po, une copie qui n’est pas rendue en langue inclusive est pénalisée».

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