«Le problème de la police, c’est la justice»: le patron d’Alliance assume sa phrase «à 300%»

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Manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale à Paris, le 19 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 20.05.2021
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La manifestation des policiers à Paris a particulièrement accablé l’institution judiciaire, jugée trop faible dans ses sanctions contre les délinquants. Le secrétaire général du syndicat Alliance a assumé sur BFM TV la virulence de son discours.

«Le problème de la police, c'est la justice», a lancé Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale, lors de son discours au rassemblement des policiers devant l’Assemblée nationale. Ce jeudi 20 mai, il est venu défendre ses propos sur le plateau de BFM TV.

«Non, les mots n’ont pas dépassé notre pensée. Les mots étaient bien choisis, bien écrits. Il fallait choquer, mettre en exergue la situation dans laquelle sont les policiers tous les jours», justifie le syndicaliste, qui affirme assumer «à 300%».

Conscient que sa phrase a pu créer une «polémique», en particulier chez les magistrats, il estime que c’était nécessaire pour «qu’on en parle, qu’on trouve des solutions pour que mes collègues puissent travailler un peu plus sereinement».

Police contre justice

Lors de la manifestation, M.Vanhemelryck a clairement visé le pouvoir judiciaire, appelant les magistrats à «rendre la justice au bénéfice du peuple français», suggérant que ce n’est pas le cas actuellement. Une réponse judiciaire plus ferme face à la délinquance, notamment une peine minimale pour les agresseurs des forces de l’ordre, était l’une des grandes revendications de l’intersyndicale, après que le meurtre d’Éric Masson à Avignon a endeuillé la profession.

«La victime doit redevenir la priorité de la chaîne pénale […]. Il y en a assez des réformes pour le droit des auteurs, le droit des délinquants et le droit des voyous», plaide de son côté le secrétaire général d’UNSA-Police, Olivier Varlet, invitant le garde des Sceaux à «se réveiller».

Réaction de Dupond-Moretti

La veille du rassemblement, le ministre de la Justice se trouvait à l’Assemblée nationale pour défendre son projet de loi pour la «confiance dans la justice». Comme un geste fait aux forces de l’ordre, l’un de ses textes vise à supprimer les «crédits de réduction de peine automatiques», lesquels devront s’obtenir uniquement grâce à la «bonne conduite» et aux «efforts de réinsertion».

Le lendemain, les députés ont voté pour la peine de sûreté à 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre un policier ou gendarme. Il s’agissait de l’une des mesures annoncées par Jean Castex le 10 mai.

Toujours dans l’hémicycle, Éric Dupond-Moretti s’est adressé indirectement aux syndicats, appelant à ne pas «opposer la justice et la police» qui sont «dans la même barque républicaine». Un parallèle qui, selon lui, est fait «en permanence et à des fins électoralistes», ce qui est «dangereux pour la démocratie».

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