Ce que l’on sait sur l’affaire des influenceurs français incités à discréditer le vaccin de Pfizer

© REUTERS / LISI NIESNERVaccin Pfizer-BioNTech
Vaccin Pfizer-BioNTech - Sputnik Afrique, 1920, 25.05.2021
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Une agence de communication à l’origine douteuse a proposé à certains youtubeurs français de sponsoriser leurs publications sur le taux de mortalité et les effets néfastes du vaccin de Pfizer par rapport à celui d’AstraZeneca. Pour Olivier Véran, «c'est minable, c'est dangereux, c'est irresponsable et ça ne marche pas».

Plusieurs influenceurs français ont déclaré avoir été sollicités par une agence de communication qui leur proposait de diffuser des informations mettant en cause l’efficacité et la sécurité du vaccin de Pfizer contre une récompense monétaire.

Parmi ceux-ci figure le youtubeur gérant le compte «Et ça se dit Médecin» aux plus de 84.000 abonnés. Il a annoncé le 20 mai sur Twitter avoir été joint par une agence de communication pour une rémunération de 2.000 euros. 

Auprès de RMC, il a affirmé qu’«il fallait dire que le vaccin de Pfizer causait trois fois plus de morts que l’AstraZeneca». En outre, chose choquante selon lui, il était interdit d’évoquer ce partenariat.

L’influenceur, également interne en médecine, a répondu par l’affirmative à la question de savoir si l’agence cherchait à faire dénoncer «les conséquences néfastes sur la santé» causées par le Pfizer.

«C’est faux, il a des effets secondaires comme tout vaccin ni plus ni moins. Dans la très grande majorité des cas, les effets secondaires sont bénins et durent trois jours au maximum», a-t-il annoncé.

En déclarant travailler comme médecin dans un centre de vaccination, il n’a relevé «aucun souci particulier avec le vaccin de Pfizer».

Sami Ouladitto (humoriste, avec près de 400.000 abonnés sur YouTube), a fait part le 20 mai de la même demande.

Enfin, Léo Grasset, vulgarisateur scientifique qui compte plus de 1,1 million d’abonnés à sa chaîne YouTube «Dirtybiology», a qualifié cette demande au «budget colossal» d’«étrange» dans une publication postée le 24 mai sur Twitter. Selon lui, son interlocuteur a souhaité garder l’anonymat.

Consignes à respecter

Plusieurs médias dont Numerama, Le Figaro, Le Monde et Le Parisien, ont obtenu des photos de ce qui semble être l’échange entre Léo Grasset et un individu qui se présente comme employé de l’agence Fazze.

Le youtubeur s’est vu proposer de dénoncer les milliers de décès à travers le monde qui auraient été entraînés par le vaccin en question, tout en s’appuyant sur un tableau à l’origine inconnue, rapporte Le Monde.

«Dites que vous vous intéressez aux vaccins et que vous avez découvert des informations dessus», «expliquez que les grands médias ignorent ce sujet», prescrit l’interlocuteur.

Il fallait également soulever la question de savoir pourquoi certains gouvernements achètent le médicament de Pfizer alors qu’«il est dangereux pour la santé publique», indique Numerama.

Une agence inconnue

Les traces de l’agence Fazze sont minimes, disent les médias. Il est visible sur le Net qu'elle siège à Londres. À en croire Google Street View, aucune plaque concordante n’est affichée à l’adresse mentionnée. Aucun contact ni adresse n’est indiqué sur le site. Les pages Facebook et Instagram ne contiennent pas non plus d’informations détaillées.

En plus de cela, il est impossible de la retrouver dans le registre officiel des entreprises britanniques.

Les informations sur les personnes qui se présentent sur Internet comme employés par l’agence ont été soit supprimées soit cachées. À en croire Le Monde, le profil du directeur montre que l’entreprise opère depuis Moscou, et non Londres. Ledit profil est maintenant inaccessible, souligne le quotidien.

Réactions officielles

Ni Pfizer, ni AstraZeneca n’ont commenté le sujet.

Cette tentative d’ébranler la confiance des Français envers le Pfizer, champion parmi les médicaments anti-Covid dans l’Hexagone avec plus de 23,4 millions de doses déjà injectées depuis le début de la campagne de vaccination, a été critiquée le 25 mai par le ministre de la Santé.

«C'est minable, c'est dangereux, c'est irresponsable et ça ne marche pas», a martelé Olivier Véran auprès de BFM TV.

Il a également affirmé ignorer le pays susceptible d’être responsable de cet acte:

«Je ne sais pas d'où ça vient, je ne sais pas si ça vient de France ou de l'étranger».

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