«Ça nous fait peur»: la campagne de vaccination en retard en Seine-Saint-Denis

© AFP 2023 LUDOVIC MARINDes gens attendent devant le Stade de France à Saint-Denis pour se faire vacciner
Des gens attendent devant le Stade de France à Saint-Denis pour se faire vacciner - Sputnik Afrique, 1920, 01.06.2021
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La vaccination traîne en Seine-Saint-Denis en raison de la méfiance d’habitants mal informés et du faible nombre de personnes dotées d’appareils numériques qui savent s’en servir pour prendre rendez-vous. Plusieurs dispositifs ont été déployés pour y renforcer la campagne de vaccination.

La Seine-Saint-Denis figure parmi les départements à la vulnérabilité la plus élevée avec un taux d’incidence de 133 par rapport à 93 à l’échelle nationale. De la même manière, son niveau de vaccination est inférieur à la moyenne française.

Selon Europe 1, la faible adhésion des habitants du département, le plus pauvre en métropole, à la vaccination anti-Covid peut être expliquée par plusieurs raisons, dont le manque d’informations sur le virus et sur l’efficacité et la sécurité des vaccins.

«La part de résidents du département qui se font vacciner à ce stade est très en retrait par rapport au reste du pays, notamment pour les 65-74 ans et les personnes plus jeunes déjà éligibles», indique l’Agence régionale de la Santé (ARS).

Ce alors que le département est le plus dense et riche de la région Île-de-France en centres de vaccination, soit une trentaine pour 40 communes, précise l’institution.

Parmi d’autres dispositifs incitant les gens à se faire vacciner, l’ARS cite une surdotation en vaccins, une plateforme téléphonique multilingue permettant d’appeler les personnes âgées et de leur proposer des rendez-vous, l’envoi de bons de vaccination, d’emails et de SMS, ainsi que le recrutement d’«ambassadeurs» de vaccination déployés dans les rues, relate Le Parisien.

Pas d’accès au numérique

Munis d’une tablette, ils ont pour mission de prendre les rendez-vous pour les habitants, surtout pour ceux qui ont des difficultés à utiliser un ordinateur ou un smartphone. «Je ne comprends rien à Internet», avoue une septuagénaire, citée par le quotidien.

Comme l’affirme une employée chargée du pôle santé au Secours populaire auprès d’Europe 1, «peu de gens ont accès à un simple ordinateur avec une connexion» dans ce département.

Manque d’information et méfiance

En outre, certains habitants disent se méfier des effets secondaires des vaccins, un sujet également abordé par les ambassadeurs qui tentent de dissiper leurs craintes, poursuit Le Parisien.

Afin d’informer plus de gens et de les convaincre, un bus de vaccination itinérant a été mis en place par les autorités locales, indique Europe 1.

«Je ne suis pas confiante. Je ne sais pas ce que ça va donner après et j'ai peur», témoigne une habitante citée par la radio.

Une autre habitante du département, qui avait déjà reçu une première dose, a affirmé à la radio ne pas avoir été convaincue par la sécurité du médicament: «Au début, on ne savait pas ce qu'il y avait dedans donc ça nous faisait peur. Mais maintenant on a changé d'avis et c'est bien».

Manque de médecins

Cependant, l’ensemble de ces moyens n’a pas encore permis d’atteindre un taux de vaccination suffisant.

«La Seine-Saint-Denis s’apparente à un désert médical: la densité de médecins généralistes et spécialistes y est inférieure de 30% à la moyenne nationale. Cela entraîne moins d’orientations vers la vaccination des publics concernés», a indiqué le 30 mai Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, cité par Actu.

À part les centres de vaccination et le bus de vaccination itinérant, le deuxième vaccidrive de France a aussi été inauguré dans le département.

Enfin, 15.000 doses supplémentaires sont prévues dès ce week-end et 120.000 doses de vaccins hebdomadaires au mois de juin. Le stade de France accueillant le plus grand centre de vaccination du pays élargit également de deux heures ces créneaux d’ouverture.

Situation sanitaire

Selon les données présentées par le gouvernement le 29 mai, le département recense au moins 534.207 personnes ayant reçu une première dose (32%) et 208.104 complètement vaccinées (12,5%). Dans l’Hexagone, 25.327.684 ont reçu une dose (37,56%), et 11.872.181 (17,61%) sont complétement vaccinés.

Depuis quelques jours, la Seine-Saint-Denis présente également une légère chute du nombre quotidien de personne ayant reçu au moins une dose, la moyenne s’établissant sur près de 10.000. Le taux d’incidence est de plus de 133.

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