Pour Macron «la France n’est qu’un souvenir à effacer», lance le RN

© AP Photo / Nicholas GarrigaMacron au Rwanda
Macron au Rwanda - Sputnik Afrique, 1920, 03.06.2021
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Le porte-parole du Rassemblement national a jugé que pour Emmanuel Macron «l’Histoire de la France n’a pas beaucoup d’importance». Ces accusations interviennent peu après le discours du Président au Rwanda où, 27 ans après le génocide y étant survenu, il a reconnu «les responsabilités» de l’Hexagone.

Face à Sonia Mabruk sur Europe 1, le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu a jugé que la France n’était «qu’un souvenir à effacer» pour Emmanuel Macron, qui est en ce moment en plein tour de l’Hexagone.

Estimant que c’est la souveraineté européenne qui compte pour le Président de la République, M.Chenu a lancé:

«Il nous a dit plus d’une fois que l'histoire de la France n’avait pas beaucoup d'importance, et l'a lui-même revisité plus d’une fois […] Tout ce qu'il fait vise à déconstruire ce que nous sommes. […] Emmanuel Macron ne croit pas en la France, mais en l'Europe.»

Invité à citer des exemples, Sébastien Chenu est revenu sur les paroles d’Emmanuel Macron datant de mars 2017. Il avait alors déclaré qu’«il n’y a[vait] d’ailleurs pas une culture française».

À l’époque candidat à la présidentielle 2017, l’homme politique avait été vivement critiqué par Les Républicains et Le Front national. Il n’avait pas hésité a souligné que la culture française «s’est toujours construite dans la capacité à en agréger d’autres, à faire venir les talents d’ailleurs».

«Moi, l’art français je ne l’ai jamais vu. […] Il y a bien une culture qui est en France. Nous avons notre culture, notre littérature, notre peinture, nos valeurs qui vont avec, notre langue, qui est ce qui nous tient. Et c’est la fierté de ce pays. Mais cette culture s’est toujours vécue avec des racines profondes mais comme éminemment ouverte, généreuse, accueillant les talents de l’étranger», avait-il par ailleurs expliqué.

Au Rwanda, la France a été «aux côtés d’un régime génocidaire»

Ces critiques interviennent quelques jours après le déplacement du Président au Rwanda, où il a reconnu «la responsabilité accablante» de l’Hexagone dans le génocide de 1994, 27 ans après la mort de 800.000 personnes, principalement des Tutsis.

«La France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda», elle est restée «de fait aux côtés d’un régime génocidaire», a précisément estimé le locataire de l’Élysée. Et d’ajouter que l’Hexagone «n’a pas été complice» mais a fait «trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité».

Ce discours historique n’a pas fait l’unanimité dans la classe politique. Si l’ancien Premier ministre Manuel Valls ou encore Jean-Luc Mélenchon l’ont salué, Marine Le Pen a fermement rejeté la responsabilité «des autorités politiques de l’époque» dans les massacres, tout en admettant leur «aveuglement».

«La colonisation fait partie de l’histoire française»

Toujours en 2017, alors candidat en visite en Algérie, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».

«La colonisation fait partie de l’histoire française […], de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes».

Un discours vu également comme inédit, puisqu’avant cette date aucun responsable français n’était allé si loin dans les mots concernant cette page de l’Histoire.

«Commémorer n'est pas célébrer»

Début mai 2021, la France a commémoré le bicentenaire de la mort de Napoléon. Alors que cette figure incontournable est entre autres critiquée pour avoir rétabli l’esclavage, l’Élysée a tenu à déclarer que «commémorer n’est pas célébrer».

Dans son discours, Macron a réaffirmé sa «volonté de ne rien céder à ceux qui entendent effacer le passé au motif qu’il ne correspond pas à l’idée qu’ils se font du présent». L'historien Patrick Buisson a dénoncé son manque de patriotisme, estimant que la France n’était pas «la préoccupation d’Emmanuel Macron»:

«Il faut prendre l’Histoire nationale en entier, sans vouloir faire le tri, et sans avoir ce comportement sélectif, qui fait finalement douter du fait qu'Emmanuel Macron aime profondément la France.»

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