«Je n’ai plus qu’à me flinguer»: Mila de nouveau victime d’attaques pendant le procès de ses harceleurs

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Un portable - Sputnik Afrique, 1920, 08.06.2021
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Compte Instagram «désactivé», menaces et insultes proférées à plusieurs reprises… La jeune Mila continue d’être harcelée sur Twitter alors que les débats de fond du procès de ses tourmenteurs ont été renvoyés. L’adolescente a évoqué auprès du Point sa solitude face à des attaques «de pire en pire».

Alors que le procès de 13 personnes, jugées à Paris pour avoir menacé de mort Mila, a été renvoyé après l’examen de questions de procédure, son compte Instagram a été piraté et les menaces ont de nouveau repris sur Internet, explique la jeune femme au Point.

Elle ajoute que depuis le 3 juin et l’ouverture du procès de ses harceleurs, la jeune femme est toujours la cible de harcèlement en ligne.

«Je pensais être tranquille, mais c’est de pire en pire, je suis à nouveau attaquée de manière monstrueuse», a-t-elle déclaré au média.

Le compte de l’adolescente Mila a été suspendu le 7 juin après des «signalements de masse». Elle a ainsi été coupée de sa «communauté Insta» [Instagram, ndlr], le «seul lien qu’il [lui, ndlr] reste avec le monde extérieur», selon elle. Cependant, sollicité par Le Figaro, Instagram a de son côté parlé d’une erreur.

«Je soupçonne les types qui m’avaient hackée et doxée [le fait de dévoiler des informations sur la vie privée et l’identité d’une personne, ndlr] en janvier 2020 d’être à l’origine de ce nouveau piratage», a-t-elle avancé.

«L’un de ces sinistres individus, jamais poursuivi et encore moins condamné, s’est vanté sur TikTok de torpiller mes comptes en usurpant mon identité et en achetant des abonnés par milliers. Ces types ne me lâcheront jamais!», poursuit l’adolescente.

Elle relate au Point que depuis quelques jours, des messages d’insultes ont éclaté sur Twitter:

«Des incitations au suicide, des menaces de mort, de viol, des propos orduriers… Il y a de tout. C’est carrément horrible.»

«Ce n’est plus supportable»

Très affectée, elle dénonce «l’impunité la plus totale».

«Je n’ai plus rien, plus de vie, plus de vie sociale autrement que sur les réseaux, j’ai l’impression d’être un robot, de ne plus être un être humain, mais un souffre-douleur. Je me sens impuissante, seule au monde.

C’est horrible, ce sentiment de solitude. Je n’ai plus qu’à me flinguer, ce n’est plus supportable», a dit au média Mila, qui vit sous protection policière.

Affaire Mila

La lycéenne iséroise Mila, âgée de 18 ans désormais, fait face à des torrents de haine sous la forme de messages insultants et d’appels au lynchage depuis janvier 2020, lorsqu’elle avait tenu des propos très critiques sur l’islam lors d’un live sur Instagram.

Une autre vidéo mise en ligne en novembre dernier sur le réseau social TikTok, dans laquelle l’adolescente s’en prenait vertement à ses détracteurs, avait suscité des réactions tout aussi violentes.

La jeune femme avait ensuite partagé sur Twitter des captures d’écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l’assassinat du professeur Samuel Paty.

Le 3 juin, le procès de 13 personnes, de 18 à 30 ans et originaires de toute la France, jugées à Paris pour avoir cyberharcelé, voire menacés de mort, la jeune femme, a été renvoyé au 21 juin. Les prévenus, dont la plupart sont sans antécédents judiciaires, comparaissent tous pour harcèlement en ligne. Certains sont aussi accusés de menaces de mort.

Des avocats des prévenus ont notamment demandé l’annulation des gardes à vue de leurs clients, et in fine leur convocation devant le tribunal, les jugeant irrégulières.

À son tour, l’avocat de l’adolescente a noté qu’elle «a reçu plus de 100.000 messages haineux et de menaces de mort lui promettant de se faire ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter avec des images de cercueil, des photomontages de décapitation, de sa tête sanguinolente».

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