Seule la violence semble faire réagir la mairie de Paris pour régler le problème des toxicomanes

© SputnikAnne Hidalgo s'est rendue aux Jardins d’Éole, ce parc du XVIIIe arrondissement de Paris où les consommateurs de crack avaient été regroupés provisoirement, et à qui l'accès est désormais interdit
Anne Hidalgo s'est rendue aux Jardins d’Éole, ce parc du XVIIIe arrondissement de Paris où les consommateurs de crack avaient été regroupés provisoirement, et à qui l'accès est désormais interdit - Sputnik Afrique, 1920, 30.06.2021
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Anne Hidalgo a finalement promis aux riverains de Stalingrad de leur rendre les jardins d’Éole, occupés par des toxicomanes depuis plusieurs semaines. Une solution à court terme qui n’intervient, une nouvelle fois, qu’après que ces derniers ont été visés par des tirs de mortier d'artifice.

Ce mercredi 30 juin, des forces de police sont postées à l’entrée des jardins d’Éole, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, afin que les toxicomanes qui y étaient tolérés depuis plus d’un mois ne puissent plus y rentrer. Une mesure promise par la mairie, tandis que le ras-le-bol des habitants du quartier prenait une tournure de plus en plus violente.

«Le jardin va redevenir un jardin pour les riverains, pour les familles», a assuré Anne Hidalgo mardi 29 juin sur LCI. Elle était présente ce mercredi aux jardins d'Éole pour y constater un certain retour à la tranquilité.

Cette mesure s’accompagne d’un programme d’activités pour les habitants, alors que ce lieu était devenu le théâtre de violences régulières, un enfant de deux ans ayant même été blessé au visage par une toxicomane à la mi-juin.

Mortiers d’artifice

Samedi 26 juin, à Éole, les toxicomanes avaient été visés par des tirs de mortiers d’artifice. Seul un des responsables avait été interpellé, les autres ayant pu prendre la fuite. Les jardins d’Éole avaient été choisis par les pouvoirs locaux pour y installer les toxicomanes qui squattaient les rues du quartier. La décision avait immédiatement provoqué la colère des habitants, dénonçant la mise en place d’une «zone de non-droit».

Cette situation est elle-même le résultat de tirs de mortiers d’artifice du 30 avril au 2 mai par certains habitants excédés par la présence des toxicomanes, ce qui a forcé les autorités à réagir. La promesse de rendre ce jardin aux riverains avait été formulée le 7 juin, à l’issue d’une réunion à la mairie du XVIIIe arrondissement, et réitérée le 18 juin.

Les habitants, dont certains se sont regroupés en association pour mieux faire entendre leurs voix, dénonçaient en vain depuis plusieurs mois la transformation de leur quartier en un point de deal pour des centaines de consommateurs de crack. Les trafics s’y sont multipliés depuis le démantèlement de la «colline du crack» à la porte de la Chapelle en 2019.

Déplacement du problème

Reste à savoir où se rendront désormais les centaines de dealers et consommateurs chassés des jardins d’Éole. Deux terrains vagues ont été évoqués par Le Parisien, situés dans les XVIIIe et XIIe arrondissements, mais n’ont pas été confirmés par la mairie.

Anne Hidalgo plaide toujours pour une prise en charge de ces individus, avec l’ouverture d’un lieu pour les accueillir et les traiter. «Pour l’instant, il y a divergence de vues au sein du gouvernement entre ceux qui souhaitent des lieux d’accompagnement et d’autres qui expliquent qu’il suffit de déplacer le problème», a-t-elle ajouté. Et d’insister: «On ne peut pas juste évacuer le sujet sans le traiter».

Un plan crack de neuf millions d’euros a été mis en place pour la période 2019-2021, prévoyant notamment le développement de salles de shoot et le déploiement de policiers aux alentours des points de deal connus. Le programme a toutefois affiché des résultats «dérisoires», de l’aveu de la maire.

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