Le CHU de Martinique constate une «saturation complète» du système avec des patients «extrêmement jeunes»

Fort de France, Martinique - Sputnik Afrique, 1920, 10.08.2021
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Le coronavirus continue de mettre à l’épreuve le système de santé martiniquais. Le directeur général du Centre hospitalier universitaire a listé sur France info les défis principaux auxquels est confrontée cette collectivité territoriale où un nouveau confinement débute ce mardi 10 août.
La quatrième vague de Covid-19 lance de nouveaux défis aux établissements et professionnels de santé de Martinique. Le directeur général du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Martinique, Benjamin Garel, a mis en relief sur France info le nombre beaucoup plus important de jeunes développant des formes graves de la maladie, ce qui n’était pas le cas lors des précédentes vagues de Covid-19 sur l’île.
«Chaque jour, on accueille une trentaine de nouveaux patients, et une dizaine sort de l'établissement. Ces nouveaux patients sont extrêmement jeunes», indique-t-il à la radio. «Plus du tiers des patients en réanimation ont entre 19 et 35 ans au CHU de Fort-de-France.»

Choix éthiques quotidiens

Selon Benjamin Garel, face à la propagation du virus chez les jeunes, les capacités hospitalières sont complètement saturées.
Environ la moitié des patients actuellement hospitalisés devraient être placés en réanimation, mais le service ne peut tous les accueillir et les médecins sont obligés de faire au quotidien des choix éthiques «de la manière la plus humaine possible», a expliqué le directeur général du CHU de Martinique.
Cette situation demande des efforts considérables des soignants, dont les équipes, «parfois en sous-effectif énorme», subissent ce dernier temps une «tension extrême».
«D'habitude, pour un patient grave, ils vont être un infirmier pour deux patients. Et là, actuellement, ils sont un infirmier pour quatre patients. Voire même un pour 12 patients, dont certains sont dans un état extrêmement grave», a déploré M.Garel auprès de France info.

Renfort de la métropole

L’interlocuteur de la radio a salué l’initiative du gouvernement français d’envoyer aux Antilles un renfort de 240 médecins, mais doute que cette mesure à elle seule soit capable de remédier à la situation sanitaire compliquée.
«On va rester dans des conditions de soin très dégradées. Ils [les renforts de médecins, ndlr] vont tout de même nous permettre d'ouvrir un nouveau grand service, qui devrait mettre deux à trois jours à se remplir. Mais ce n'est pas sûr, ça dépend de l'épidémie. Ils vont aussi renforcer les équipes […], et cela devrait nous permettre d'ouvrir cinq lits de réanimation en plus», a calculé Benjamin Garel.
Interrogé par la radio sur le taux de vaccination très faible sur l’île, le directeur général du CHU a souligné le problème du scepticisme de la population locale quant à la gravité du Covid-19 et la saturation des capacités médicales de la collectivité, alimenté sur les réseaux sociaux. Selon M.Garel, la contrainte, qui pour l’instant «marche très mal», reste essentielle pour donner un nouveau souffle à la campagne de la vaccination en Martinique où un peu plus de 20% d’habitants sont primo-vaccinés.
À titre de comparaison, la métropole, qui depuis lundi 9 août vit avec un pass sanitaire encore plus étendu, a franchi le seuil des 50% des personnes complètement vaccinées.
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