«Homeland est raciste», «Homeland est dégueulasse»… telles sont les inscriptions en arabe que les téléspectateurs américains ont pu découvrir lors de la diffusion du deuxième épisode de la cinquième saison, dimanche dernier. Les producteurs ont en effet été piégés par trois graffeurs, Heba Amain, Caram Kapp et Stone.
'Homeland is racist' & '#BlackLivesMatter' Arabic graffiti written on Homeland set. Fabulous https://t.co/Mnh9ps33II pic.twitter.com/gRrsFNFmcr
— Joseph Willits (@josephwillits) 15 октября 2015
«Nous avons pensé que c'était l'occasion de montrer nos désaccords avec le contenu de la série», soulignent les trois graffeurs.
Comme le rapporte Entertainment Weekly, Alex Gansa, le co-créateur de la série regrette "de ne pas avoir pu repérer ces images avant qu'elles ne soient diffusées. Cependant, comme Homeland a toujours cherché à être subversif et créer le débat, nous ne pouvons qu'admirer cet acte de sabotage artistique".
Des tags qui dénoncent le racisme de Homeland…dans la série elle-même http://t.co/qB3mjDs7Lz par @TurcanMarie pic.twitter.com/f39fMnOHFy
— les inrocks (@lesinrocks) 15 октября 2015
"Nous pensons que la série perpétue de dangereux stéréotypes. Elle fait d'une région entière une farce par de fausses représentations servant à nourrir la propagande politique. Il est clair qu'ils ne connaissent rien à la région qu'ils tentent de représenter", ajoute Heba Amin dans un article du Guardian.
"Nous critiquons les dérives politiques d'extrême-droite que porte cette série. En outre, elle déforme la réalité. Cependant, la série est devenue mainstream aux Etats-Unis. Et les gens y croient. Par exemple, qu'Al-Qaïda est soutenu et sponsorisé par l'Iran (le sujet de la deuxième saison, ndlr). Tout ça ne tient pas debout, mais les Etats-Unis et la chaîne FoxNews le font passer pour la réalité", a expliqué l'un des graffeurs, Stone, dans une interview accordée à Sputnik.
Souvent critiquée pour ses approximations, «Homeland» se trouve régulièrement sous le feu des critiques. Sa quatrième saison avait ainsi provoqué la colère de l'ambassade du Pakistan à Washington.
Elle lui reprochait de dépeindre la capitale Islamabad comme un enfer ou encore d'insinuer que le Pakistan venait en aide aux talibans. "Calomnier un pays qui a été un partenaire proche et un allié des Etats-Unis dessert les intérêts de sécurité aux Etats-Unis mais également les Américains eux-mêmes", avait mis en garde le porte-parole de l'ambassade, Nadeem Hotiana.