Une revue scientifique piégée par un canular sur la chloroquine et… les accidents de trottinette!

© AP Photo / John LocherHydroxychloroquine
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Une revue scientifique asiatique a publié dans ses colonnes une étude farfelue de chercheurs français, à propos de l'hydroxychloroquine et des accidents de trottinettes. Ce prétendu travail de recherche est resté plus de 24 heures en ligne avant que la revue ne s’aperçoive du canular.

La revue Asian Journal of Medicine and Health s’est laissé prendre à la plaisanterie de plusieurs chercheurs français, qui ont rédigé un faux article liant chloroquine et accidents de trottinette. Leur travail a été publié après un processus de relecture, rapporte franceinfo.

Dès les premières lignes de l’étude, on sent pourtant poindre le sous-entendu. Les auteurs proposent ainsi d’évaluer «le potentiel d’une combinaison d'hydroxychloroquine et d’azithromycine pour la prévention des accidents de trottinettes». 

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Certaines batteries de tests sont «conduites sur la chaise (Ikea) des auteurs en France», d’autres «dans le parking d’une usine abandonnée». Quant à la méthodologie, les auteurs précisent que les participants doivent «descendre en trottinette une pente à 45° se finissant par un mur de briques».

C’était d’ailleurs le but assumé des auteurs que de paraître le plus outrancier possible, comme l’explique sur son blog Michaël Rochoy, l’un des auteurs du canular.

«Tout doit être ridicule, du titre aux références, en passant par la moindre phrase de l'article. Si nous réussissons à publier un tel article, nous aurons répondu à notre question initiale: est-ce que cette revue publie n'importe quoi?», déclare-il dans un long compte-rendu décrivant la plaisanterie.                                      

L’étude retirée après une trentaine d’heures

L’étude a été publiée après la relecture de deux réviseurs anonymes, qui ont d’ailleurs adressé quelques critiques aux auteurs sur la forme de l’article, sans jamais s’interroger sur le fond, comme l’explique Michaël Rochoy à franceinfo.

«Ils partent directement sur une révision mineure, sur des détails, et pas sur une révision majeure, c'est-à-dire sur le principe même de l'étude», précise le scientifique à la radio d’informations.

L’article est finalement resté une trentaine d’heures en ligne, avant que la revue ne le retire en raison «de signalements [relatifs à une] fraude scientifique». Les auteurs du canular avaient toutefois pris soin de poster leur texte sur une autre adresse Internet, où il est toujours accessible.

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