Castex assailli de petites culottes envoyées par des commerçantes en colère - photos

© Photo Collectif Action culottéUne culotte
Une culotte - Sputnik Afrique, 1920, 20.04.2021
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Opération séduction: plusieurs gérantes de boutiques de lingerie ont interpellé le gouvernement d’une manière pour le moins… culottée. Pour demander la réouverture de leurs commerces, elles ont envoyé près de cent dessous féminins à Jean Castex. Nathalie participe à l’action. Elle se confie au micro de Sputnik.
«On voulait sensibiliser l’opinion sur la période difficile que vivent les détaillants de lingerie et plus largement le secteur de l’équipement à la personne.»

Des doléances formulées dans une lettre à destination de Jean Castex, une missive pas comme les autres puisque accompagnée… de petites culottes. C’est près de cent dessous qui ont été envoyés à ce jour, une centaine d’autres devraient suivre, explique Nathalie, gérante d’une boutique de lingerie dans la région lyonnaise et membre du collectif Action culottée.

​Cette initiative prête à sourire… Pourtant, elle met à nu de véritables inquiétudes. En effet, les différents confinements pourraient entraîner de nombreuses faillites malgré les différentes aides versées par l’État. D’autant plus que les dates d’une éventuelle réouverture restent toujours aussi floues. Alors que les commerces «non essentiels» devaient initialement rouvrir le 3 mai, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a finalement évoqué la date de «mi-mai».

​Les membres d’Action culottée ressentent un «sentiment d’injustice»: «Les fleuristes, libraires, coiffeurs ou encore disquaires ont été relégués en commerces dits “essentiels”».

Nathalie regrette la distinction établie entre les commerces qui, au-delà de ne pas «être du tout agréable», ne recouvrirait pas la réalité de son activité.

«On a l’impression que ça nous monte les uns contre les autres. Il est difficile de dire qu’un coiffeur est essentiel et moi non. Par exemple, hier, j’ai dû aller à ma boutique pour aider une cliente qui venait de faire une ablation du sein et devait commencer une radiothérapie», rapporte Nathalie.

En outre, les détaillantes dénoncent le fait que certaines moyennes et grandes surfaces aient pu conserver leurs rayons lingerie. Une concurrence jugée déloyale. Ainsi appellent-elles les pouvoirs publics à plus de contrôles afin de garantir l’équité.

À l’en croire, cette situation provoque autant d’incompréhension chez les gérants que chez les clients.

«Les clients ne comprennent pas… Comment leur expliquer qu’acheter une culotte, c’est dangereux et que ce n’est pas dangereux d’aller se faire coiffer pendant trois heures», déplore, un brin amère, la gérante.

Et celle-ci de poursuivre: «On n’a pas l’impression que, dans nos petites boutiques, le virus circule beaucoup plus. Quand on voit le monde qu’il y a actuellement dans les rues, on ne voit pas un réel confinement comme mars-avril. On a l’impression d’être sacrifiés sur l’autel du “il faut faire quelque chose”», dénonce Nathalie.

Pour tenter de mettre fin à cette incohérence, le collectif souhaite que le gouvernement reclasse les sous-vêtements en produits «essentiels», permettant de fait la réouverture des leur commerces.

Reste désormais à savoir si le Premier ministre aura été sensible à ces petites tenues.

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