Avis d'expert: Le processus politique en Irak a permis d'éviter une guerre civile

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DAMAS, 28 juin - de notre correspondant Nadim Zuauri. Un an après que l'administration d'occupation américaine a officiellement transmis la souveraineté au gouvernement intérimaire irakien, l'Irak se trouve toujours au stade d'édification de son Etat.

Quoi qu'il en soit, Bagdad a d'ores et déjà réussi à enregistrer certains progrès incontestables dans le rétablissement de la souveraineté du pays, estime Horshid Dalle, expert syrien, chef du bureau de la chaîne de télévision "Al-Alam" à Damas.

"Le principal mérite des nouvelles autorités irakiennes, c'est le début d'un processus politique effectif", a déclaré mardi à Damas dans une interview à RIA-Novosti Horshid Dalle.

Selon ce dernier, c'est justement ce processus politique qui a permis d'éviter une guerre civile sanglante en Irak - pays à un contexte confessionnel plus que compliqué.

"Il y a là un plan politique bien concret et une ferme volonté politique qui permettent d'éviter le déclenchement d'une guerre civile", a estimé l'expert.

Et d'ajouter qu'il s'agit là notamment de la détermination de la direction de l'Irak à engager toutes les couches de la société irakienne dans le processus politique en cours dans le pays.

Cela dit, Horshid Dalle a cependant reconnu qu'à la différence du Sud irakien, c'est-à-dire des chiites, et du Nord du pays, soit des Kurdes, les sunnites ne sont toujours pas suffisamment représentés dans les structures du pouvoir en Irak.

"Cela s'est produit notamment en grande partie à cause du boycott par les sunnites des dernières élections au Parlement intérimaire du pays", estime l'expert syrien. Or, fait remarquer Horshid Dalle, somme toute, la communauté sunnite de l'Irak commence manifestement à se rendre de mieux en mieux compte de la nécessité d'une participation plus active dans le processus politique en cours dans le pays.

"Et leur large participation au comité de préparation de la Constitution de l'Irak en est la preuve", a noté l'expert.

Comme il l'a rappelé, d'ici la fin d'année, de nouvelles élections doivent avoir lieu en Irak où les Sunnites pourront participer le plus énergiquement.

Par ailleurs, Horshid Dalle a spécialement mentionné l'attitude des Kurdes irakiens qui interviennent pour l'intégrité de l'Irak, tout en défendant l'Etat sous forme de fédération.

Les efforts déployés par la direction irakienne ont même mérité une certaine reconnaissance internationale, y compris de la part de l'administration américaine. "Cela a permis de mettre en place des structures irakiennes du pouvoir et d'élire l'Assemblée nationale (Parlement de l'Irak)", est l'avis de l'expert syrien.

Par ailleurs, une prise de position constructive des Etats voisins qui étaient invariablement intervenus à l'unanimité en faveur de la sauvegarde de l'intégrité de l'Irak a joué, lui aussi, un rôle extrêmement important dans le rétablissement par l'Irak de sa souveraineté nationale. Dès le début de la guerre en Irak, ses voisins ont tenu plus d'une rencontre au niveau des ministres des Affaires étrangères pour discuter, entre autres, de l'assistance politique et économique à apporter à Bagdad.

"La reconnaissance de l'intégrité territoriale de l'Irak par ses Etats voisins est devenue en quelque sorte leur engagement à ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures irakiennes, du moins, par des moyens militaires", a relevé l'expert. Pour le moment, tous ces Etats tiennent leurs engagements, a-t-il ajouté.

Il y a juste un an, jour pour jour, soit le 28 juin 2004, le chef de l'administration d'occupation américaine, Paul Bremer, avait annoncé, dans le cadre d'une cérémonie officielle à Bagdad, le transfert de la souveraineté au gouvernement irakien avec Ayad Alawy à sa tête.

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