Listes des "persona non grata", rédigées par le Service de sécurité de l'Ukraine

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KIEV, 2 février - RIA Novosti. Le Service de sécurité de l'Ukraine (SSU) rédige les listes des étrangers dont le séjour sur le territoire du pays est indésirable, écrit jeudi le journal ukrainien "Segodnia", en se référant au service de presse du SSU.

De telles listes existent effectivement au SSU où "non seulement des citoyens de la Fédération de Russie figurent, mais aussi ceux de nombreux autres Etats", a notamment déclaré la porte-parole du SSU, Marina Ostapenko.

Selon cette dernière, de telles "listes noires" sont constituées par le service spécial conformément aux dispositions des lois "Sur le Service de sécurité de l'Ukraine" et "Sur le statut juridique des étrangers et des apatrides" pour être transmises par la suite au Service de la frontière nationale. A signaler que le SSU n'est pas obligé d'informer la personne figurant sur une telle liste de l'interdiction d'entrer sur le territoire de l'Ukraine.

Le service de presse du SSU a donné ces commentaires à l'occasion de l'interdiction d'entrer en Ukraine au politologue russe, Kirill Frolov, chef du secteur de l'Ukraine à l'Institut des pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Le 27 janvier dernier, Kirill Frolov a été interpellé à l'aéroport de la ville de Simferopol et expulsé en Russie.

Les autorités ukrainiennes ont officiellement argumentée cette décision par le fait que ce politologue russe "avait auparavant propagé des idées séparatistes et d'autonomie parmi la population", et que ses activités entrait, par conséquent, en contradiction avec les "intérêts de la garantie de la sécurité de l'Ukraine".

Moscou a évalué l'expulsion de l'Ukraine du collaborateur de l'Institut des pays de la CEI comme une démarche qui ne correspondait pas aux relations d'amitié traditionnelles entre les deux pays. C'est ce qu'on a lu, en substance, dans un commentaire du Département de l'Information et de la Presse du ministère russe des Affaires étrangères (MID).

"Le MID estime que de tels actes de la part des autorités ukrainiennes ne répondent guère aux relations traditionnelles d'amitié et de coopération entre nos pays. Le fait même que de telles mesures ont été appliquées à l'égard d'un savant suscite une perplexité toute particulière", lit-on notamment dans le document de la diplomatie russe.

Lors de l'expulsion de Kirill Frolov, "les services frontaliers de l'Ukraine s'étaient référés à une instruction de la police ukrainienne, document selon lequel le nom du savant russe aurait été porté sur la liste automatisée des individus dont l'entrée en Ukraine était formellement interdite", a-t-on rappelé au MID.

Or, le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Vassili Filiptchouk, a déclaré, pour sa part, en commentant cet incident qu'il n'y avait pas au ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine de "listes noires" des citoyens de la Fédération de Russie dont l'entrée en Ukraine est indésirable.

Et d'ajouter que "conformément à la législation de l'Ukraine et d'après la pratique mondiale courante, les organes chargés de faire respecter la loi ou les organes judiciaires du pays ont le droit d'adopter en toute indépendance les décisions sur l'interdiction d'entrer sur le territoire du pays aux citoyens d'autres Etats et ce, sans exposer les motifs d'une telle décision".

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