La coopération avec l'Iran doit faire l'objet de tractations serrées avec les Etats-Unis (expert)

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MOSCOU, 8 juin - RIA Novosti. Alors que le sommet du G8 est en vue, la Maison-Blanche envoie un nouveau signal à Moscou, écrit le Kommersant.

Tentant d'expliquer pourquoi la Russie se prononce résolument contre des sanctions à l'égard de l'Iran, l'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, a déclaré mercredi que cette position était celle du groupe "pro-iranien" du Kremlin. Washington n'est pas satisfait de la position de Moscou sur l'Iran, feignant de croire que c'était celle non pas de Vladimir Poutine mais d'une certaine partie de l'establishment russe et que pour cette raison elle pouvait encore évoluer.

Alexandre Charavine, directeur de l'Institut d'analyse politique et militaire: Chez nous il n'y a effectivement pas de position unique. Par exemple, les représentants des départements économiques préconisent ouvertement une coopération étroite avec l'Iran. C'est là une question qui doit faire l'objet de tractations serrées. Par exemple, on nous propose de livrer de grandes quantités d'armes en Afghanistan. D'autre part, la même chose pourrait se faire en ce qui concerne l'Europe, car le marché européen des armes nous est fermé.

Irina Khakamada, leader de la fondation "Nach vybor" (Notre choix): Il me semble que la Russie juge intéressante la promesse des Etats-Unis concernant la construction d'un réacteur nucléaire à eau légère à condition que l'Iran renonce à enrichir de l'uranium. Par contre il faut obtenir en contrepartie des Etats-Unis des contrats de construction de centrales nucléaires dans d'autres pays.

Nikolaï Petrov, membre du conseil scientifique du centre Carnegie de Moscou: Je pense qu'au Kremlin on assiste à un bras de fer entre les siloviki purs et durs et les modérés. Les premiers sont opposés aux compromis avec les Etats-Unis, les seconds y sont favorables; escomptant régler ainsi la question de l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ainsi que les problèmes en Asie, dans l'espace post-soviétique. Cette position est normale car ce sont nos intérêts que nous défendons et non pas les Américains.

Vladimir Jirinovski, leader du Parti libéral démocrate de Russie: quinze années d'amitié avec les Etats-Unis ne nous ont apporté que des bases militaires en Asie centrale et des "révolutions oranges". Les Américains veulent mettre la main sur le pétrole caspien et évincer la Russie de la région. Aucun autre pays n'a fait autant que nous pour les Américains et cela ne nous vaut que des critiques.

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