(L'Abkhazie est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie - NDLR.)
Le leader abkhaz a exigé des médiateurs pour le règlement du conflit abkhazo-géorgien leur évaluation aux faits et gestes des officiels de Tbilissi.
"Les consultants internationaux politiques et militaires de la Géorgie se trompent lourdement, en espérant que l'opération de Kodori pourrait renforcer les positions de Tbilissi aux négociations. Ce ne sont là que des illusions néfastes qui se solderont inévitablement par l'échec complet tant sur le plan politico-militaire que dans tous les projets économiques internationaux avec la participation de la Géorgie", lit-on en substance dans la déclaration du président de l'Abkhazie, document dont le texte est parvenu vendredi soir à RIA Novosti.
Selon Sergueï Bagapch, la soi-disant "opération policière" est en fait une action militaire d'envergure sur le territoire de l'Abkhazie, opération dont l'objectif principal est "d'occuper une très importante tête de pont stratégique" pour pouvoir à l'avenir accroître la présence militaire de la Géorgie" dans cette région.
Et de faire remarquer que les officiels géorgiens l'ont déclaré eux-mêmes.
"Nul n'ignore que le président de la Géorgie a parlé ouvertement dans sa déclaration de son intention de transférer dans les gorges de Kodori les structures du soi-disant gouvernement en exil d'une Abkhazie autonome inexistante", a poursuivi le président abkhaz.
Il est évident qu'une telle évolution de la situation témoigne explicitement des desseins agressifs de la Géorgie et aggrave encore plus la tension, tout en torpillant le processus de négociations, a dit Sergueï Bagapch.
"Je déclare haut et fort qu'en cas d'installation du soi-disant gouvernement dans les gorges de Kodori, nous allons nous considérer parfaitement libres de tous nos engagements dans le cadre des ententes enregistrées auparavant, et l'Abkhazie prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre sa souveraineté et protéger la sécurité de sa société", a dit le leader abkhaz, tout en ajoutant qu'il avait donné des instructions appropriées au gouvernement et aux structures de force de la république.
"C'est le territoire de l'Abkhazie, et nous n'allons pas y tolérer l'arbitraire du gouvernement géorgien. Nous nous voyons bien obligés de prévenir la direction de la Géorgie de cette responsabilité qui incombe à Tbilissi, et à lui seul, pour ses actions irréfléchies et extrêmement dangereuses", a mis en garde le président abkhaz, tout en admettant qu'une telle politique de la Géorgie puisse se solder par un nouveau flot de réfugiés et de nouvelles victimes nombreuses.
Quoi qu'il en soit, Sergueï Bagapch a noté que l'Abkhazie attachait une importance particulière à la participation au processus de négociations des médiateurs, tels que l'Organisation des Nations Unies et la Fédération de Russie, ainsi que des pays faisant partie du Groupe des amis du secrétaire général de l'ONU.
"Vu l'aggravation extraordinaire de la situation, la direction de l'Abkhazie exige de tous les participants au processus de négociations qu'ils donnent une évaluation nette et objective aux actions de la Géorgie. D'autre part, les médiateurs doivent définir les conditions et juger de l'utilité du processus de négociations entre la Géorgie et l'Abkhazie. Tous doivent enfin comprendre la position nette de l'Abkhazie - nous ne participerons jamais à des négociations bilatérales avec la Géorgie", a souligné en conclusion le chef de la république autoproclamée.
