Toute mission diplomatique se rendant en Abkhazie par les gorges de Kodori sera refoulée (président Bagapch)

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Le président abkhaz Sergueï Bagapch a déclaré jeudi lors d'une rencontre avec l'ambassadeur de l'Union européenne dans le Caucase du Sud, Peter Semneby, qu'aucune mission diplomatique ne serait admise en Abkhazie si son itinéraire passait par la partie supérieure des gorges de Kodori.
SOUKHOUMI, 28 septembre - RIA Novosti. Le président abkhaz Sergueï Bagapch a déclaré jeudi lors d'une rencontre avec l'ambassadeur de l'Union européenne dans le Caucase du Sud, Peter Semneby, qu'aucune mission diplomatique ne serait admise en Abkhazie si son itinéraire passait par la partie supérieure des gorges de Kodori.

Il y a quelques jours, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a annoncé que les gorges de Kodori étaient officiellement rebaptisées "Haute-Abkhazie". Le numéro un géorgien a exigé que tous les diplomates étrangers qui prennent part au règlement du conflit abkhazo-géorgien et qui se rendent à Tbilissi et Soukhoumi devraient désormais obligatoirement négocier avec le gouvernement abkhaz en exil installé dans un village de Haute-Abkhazie.

"Nous n'avons pas besoin d'intermédiaires qui participent aux spectacles politiques et soutiennent les folies géographiques des dirigeants géorgiens", a dit M. Bagapch en commentant la nouvelle.

Les initiatives de paix de l'Abkhazie, dont le plan de règlement "La clef pour l'avenir" et le projet d'accord de non-reprise des hostilités ont été de fait rejetés par Tbilissi qui n'a formulé aucune proposition pratique en ce sens, a-t-il indiqué.

"Qui plus est, les démarches entreprises ces derniers temps par les dirigeants géorgiens ne cessent de gagner en agressivité. La situation qui se crée ne laisse pas de doute quant à l'aspiration de Tbilissi à saper le processus de paix, ses fondements et les documents élaborés avec la médiation internationale", a souligné le président Bagapch.

"L'Abkhazie a recherché avec persévérance les moyens de poursuivre le processus de paix mais Tbilissi ne laisse aucune chance à la stabilité", a noté M. Bagapch.

Selon le président abkhaz, "la communauté internationale est indifférente face au renforcement en Géorgie d'un régime dictatorial, en mesure de déstabiliser la situation dans le Caucase du Sud et du Nord et de causer un grave préjudice à la sécurité régionale".

Le président abkhaz a tout particulièrement souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU, le Groupe des pays amis du Secrétaire général de l'ONU pour le règlement abkhazo-géorgien et les institutions politiques européennes doivent accroître leur influence sur le régime militaro-politique géorgien et inciter la Géorgie à participer à la mise en �uvre des accords de base entre les parties.

L'ambassadeur de l'UE a déclaré de son côté que la position de l'Union sur le règlement négocié du conflit reste invariable. "Il ne saurait y avoir de solution musclée du problème", a-t-il estimé.

Les parties ont souligné que l'unique moyen de faire avancer le dialogue est la reprise par la Géorgie de la mise en �uvre des accords de base.

Le secrétaire du Conseil de sécurité d'Abkhazie Stansilav Lakoba et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Chamba ont pris part à la rencontre.

La partie supérieure des gorges de Kodori est l'unique territoire abkhaz contrôlé par la Géorgie depuis la fin de la guerre d'indépendance menée par l'Abkhazie, ex-république soviétique autonome sur la mer Noire, contre l'armée géorgienne en 1992-1994, au lendemain de la fin de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.

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