(L'Ossétie du Sud est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie - ndlr.)
"Sur fond d'ententes enregistrées avec la Russie sur l'abandon de la rhétorique agressive et sur la nécessité de mener enfin un dialogue réservé, nous sommes très étonnés de la tonalité des commentaires de la partie russe", lit-on en substance dans un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères de la Géorgie, document rendu public mardi soir.
La diplomatie géorgienne a jugé "dérisoire" la tentative de qualifier d'"étalon de la démocratie" pour les pays de l'Europe et les Etats-Unis les élections et le référendum en Ossétie du Sud autoproclamée.
Dans son commentaire de lundi dernier, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a évalué comme une expression libre de la volonté du peuple ossète les dernières élections présidentielles et le référendum en Ossétie du Sud.
"Que cela plaise à quelqu'un ou pas, dans la situation présente, nous avons affaire à une libre expression de la volonté du peuple de l'Ossétie du Sud, volonté exprimée par le biais de procédures démocratiques. Et malgré toutes les tentatives de minimiser la portée de cet événement en Géorgie ou dans certains Etats occidentaux, cet événement est très significatif en soi. Ne pas compter avec cela, ce n'est pas pour le moins perspicace", est indiqué dans le commentaire du MID.
Selon le document, un important groupe d'observateurs indépendants de plusieurs Etats, y compris de la Pologne, de l'Autriche, de l'Allemagne, de la Fédération de Russie, de l'Ukraine et des Etats baltes, ont veillé au déroulement de la préparation et de la tenue des élections et du référendum en Ossétie du Sud. Conformément à la conclusion préliminaire faite à l'issue de cette observation, le scrutin était tout à fait conforme "aux normes et principes généralement admis de l'organisation et de la tenue des élections démocratiques, normes et principes dont la majorité sont également applicables à des référendums démocratiques", et les procédures de vote "étaient suivies en stricte conformité avec la législation électorale de la République d'Ossétie du Sud", note le document.
D'après les résultats publiés aujourd'hui par la Commission électorale centrale (CEC) de l'Ossétie du Sud, , 99% des électeurs ont voté pour l'indépendance de la république. La candidature du président sortant de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïty, a été soutenue par 96% des votants. 95,2% des inscrits se sont rendus aux urnes le jour du scrutin, ce qui est un taux de participation assez élevé même pour les pays ayant de longues traditions démocratiques, a constaté le MID, en faisant remarquer que les observateurs n'ont découvert aucune pression exercée sur les électeurs ni tentative de les intimider.
De l'avis des observateurs internationaux, indique le document de la diplomatie russe, l'organisation et le degré de transparence des élections en Ossétie du Sud peuvent être enviés par bien des pays indépendants de l'Europe et de l'Amérique.
"Pour ce qui est des élections "alternatives", leurs résultats en chiffres dépassent, comme nous l'avons d'ailleurs prévu, les espérances les plus ambitieuses, écrit le MID. On ne peut que faire des suppositions quant à la capacité des organisateurs de ce show de concentrer simultanément dans quelques villages plus de 40 000 électeurs".
"Nous avons sincèrement pitié des populations des villages géorgiens de l'Ossétie du Sud, devenues otages des aventuriers ayant organisé parallèlement ces élections alternatives pour empêcher ainsi la libre expression de la volonté du peuple de l'Ossétie du Sud au cours du seul processus électoral équitable organisé conformément à la législation locale", lit-on en conclusion du commentaire de la diplomatie russe.
A cette occasion, le ministère géorgien des Affaires étrangères affirme que la partie russe n'a aucune idée de ces processus qui ont effectivement lieu dans la région de Tskhinvali (nom donné par Tbilissi à l'Ossétie du Sud - ndlr). On lit dans le communiqué officiel de la diplomatie géorgienne que la population dans la zone du conflit est fatiguée à cause de la menace permanente de déstabilisation, et que la plupart des habitants interviennent "en faveur de la cohabitation pacifique des deux peuples et la poursuite des négociations sur le rétablissement de la confiance".
"Pour ce qui est du groupe d'observateurs "indépendants", il n'y avait parmi eux aucune personnalité ni organisation sérieuse. Qui plus est, tous ils se sont retrouvés sur le territoire de l'Ossétie du Sud en violation de la législation géorgienne. Cela prouve que tous ces "observateurs" étaient des personnes engagées", souligne le communiqué du ministère des Affaires étrangères de la Géorgie.
"Le processus de paix dans la zone du conflit se renforce et nous sommes persuadés que la mise en �uvre du plan de paix approuvé par la communauté internationale renforcera également la confiance dans la zone du conflit et que de plus en plus de gens vont appuyer l'initiative de paix et la proposition de poursuivre les négociations. Comme résultat, cela débouchera sur la réussite du plan de paix. La Fédération de Russie a encore la chance d'occuper une place digne dans ce processus", note le document.
Mardi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié le référendum en Ossétie du Sud de résultat du refus de la direction géorgienne de mener un dialogue normale avec une partie de sa société.
Comme l'a souligné le chef de la diplomatie russe, la direction géorgienne doit mener un dialogue normale sur un règlement politique de la situation autour de l'Ossétie du Sud et renoncer de "ses plans éventuels d'en préparer une solution musclée".
