La Belgique accepte de devenir la tête de pont de Gazprom en Europe (Gazeta)

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MOSCOU, 5 mars - RIA Novosti. Il y a belle lurette que dans ses rapports avec l'Union européenne la Russie utilise le gaz en qualité de monnaie politique. Lors de la rencontre qu'il a eue vendredi dernier avec le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, le président Vladimir Poutine a déclaré que les deux pays pouvaient construire ensemble un grand dépôt de gaz en Europe pour acheminer le gaz dans des pays tiers, principalement en Grande-Bretagne.

A la différence de l'Allemagne, les Belges ont accepté de devenir la tête de pont de Gazprom dans l'Union européenne. Au mois d'octobre de l'année dernière, Vladimir Poutine avait fait une proposition analogue à la chancelière Angela Merkel. Celle-ci n'a probablement pas été satisfaite du prix à payer: un supplément de livraisons annuelles de 55 milliards de mètres cubes de gaz provenant du gisement de Stockman à partir de 2015. Aujourd'hui l'erreur est réparée, le dépôt de gaz souterrain a été échangé contre des diamants.

La Belgique s'est vue proposer ce qu'elle ne pouvait refuser: son économie est fondée non pas sur le transit de gaz, mais sur la taille des diamants, une industrie qu'elle cultive depuis des siècles. La capitale de la transformation et du commerce des diamants est Anvers où l'on recense plusieurs dizaines d'usines de taille et deux bourses diamantaires. En 2008, Anvers pourrait connaître une grave pénurie de matière première car en raison de la politique de démonopolisation de la Commission européenne - notamment celle du marché énergétique - le supermonopole De Beers ne pourra plus commercialiser les diamants du monopole public russe ALROSA (environ 23% du marché mondial).

De l'avis de Guy Verhofstadt, la Belgique pourrait devenir une nouvelle plaque-tournante de la distribution du gaz russe en Europe. La veille de son déplacement à Moscou le chef du gouvernement belge avait déclaré que le royaume ne verrait pas d'objections à l'acquisition par Gazprom de la société nationale Distrigaz (sa vente est prévue par les organismes antitrust européens dans l'optique de la fusion imminente de Suez et de Gaz de France). Dans le même temps il a relevé que la Belgique ne partageait pas les inquiétudes de certains membres de l'UE face à une coopération plus étroite avec Gazprom.

Gazprom ne cache pas qu'il ambitionne de s'implanter dans le réseau de distribution de l'UE, en priorité dans celui de la Grande-Bretagne. Actuellement la part du consortium sur le marché anglais ne dépasse pas 4%. Le top management de la société espère d'ici à la fin de la décennie occuper 10% du marché britannique.

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