Pas de chances pour l'indépendance des Abkhazes (Tbilissi)

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La république sécessionniste d'Abkhazie n'a aucune chance d'accéder à l'indépendance, a déclaré mardi à New York le premier ministre géorgien Zourab Nogaïdeli.
NEW YORK, 11 avril - RIA Novosti. La république sécessionniste d'Abkhazie n'a aucune chance d'accéder à l'indépendance, a déclaré mardi à New York le premier ministre géorgien Zourab Nogaïdeli.

Le même jour, le chef de la diplomatie abkhaze Sergueï Chamba avait appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à reconnaître l'Abkhazie comme un Etat démocratique indépendant.

"Cet appel n'a pas d'avenir. Et je ne comprends pas pourquoi il a été rendu public par la mission russe (aux Nations Unies)", a déclaré M. Nogaïdeli qui est arrivé à New York pour participer à l'examen de la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien au Conseil de sécurité de l'ONU.

M. Chamba, que la Russie avait invité à participer au débat informel, s'est vu refuser l'entrée sur le territoire des Etats-Unis. En expliquant la position du département d'Etat, l'ambassadeur américain à l'ONU, Alejandro Wolff, a indiqué que la présence d'un représentant abkhaze serait de nature "provocatrice".

Zourab Nogaïdeli a notamment estimé que le débat sur le statut de l'Abkhazie ne pouvait pas être légitime dans ces conditions, étant donné que plus de 300.000 personnes, essentiellement d'origine ethnique géorgienne, avaient dû quitter le territoire de l'ancienne autonomie.

"J'ai expliqué au Conseil de sécurité et je lui expliquerai encore une fois que 20% de la population abkhaze d'avant le conflit ne pouvait pas décider du sort de l'Abkhazie entière. Nous insisterons pour que les réfugiés puissent retourner et que le tableau objectif soit rétabli", a relevé le premier ministre.

Le chef du gouvernement géorgien a catégoriquement rejeté la possibilité d'extrapoler à l'Abkhazie le cas du Kosovo, une province serbe dont la majorité ethnique albanaise réclame l'indépendance et qui fait l'objet d'un débat au Conseil de sécurité de l'ONU.

"Il n'existe aucun lien entre le Kosovo et l'Abkhazie", a déclaré M. Nogaïdeli, tout en laissant entendre que dans le règlement du conflit abkhazo-géorgien Tbilissi n'avait pas l'intention de s'aligner de Moscou qui jouait un rôle "non constructif".

La Géorgie évoquera au Conseil de sécurité la possibilité d'élargir la présence de forces indépendantes de l'ONU dans la zone du conflit et d'ouvrir une mission permanente de l'ONU pour les droits de l'homme.

L'ambassadeur itinérant russe Vladislav Tchernov avait antérieurement indiqué à RIA Novosti que l'aspiration de l'Abkhazie à l'indépendance devait être examinée par la communauté internationale au même titre que le statut du Kosovo, mais que la Russie n'y donnerait pas son appui sans l'aval des deux parties au conflit.

Les républiques sécessionnistes d'Abkhazie (nord-ouest), d'Adjarie (sud-ouest) et d'Ossétie du Sud (nord) ont proclamé leur indépendance après la chute de l'URSS, mais seule l'Adjarie est rentrée dans le giron géorgien. Des affrontements meurtriers qui ont opposé Abkhazes et Sud-Ossètes à la Géorgie à partir de 1992 n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Elu en 2004, le président Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur les régions séparatistes.

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