Les experts russes dans l'expectative sur l'ouverture des négociations sur le partenariat Russie-UE

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MOSCOU, 19 avril - RIA Novosti. Les experts russes divergent dans leurs pronostics sur l'ouverture des négociations sur le Traité de partenariat et de coopération entre la Russie et l'Union européenne.

Il est extrêmement peu probable que ces pourparlers commencent avant le sommet de Samara le 18 mai, a déclaré à RIA Novosti Olga Potemkina, chef du service d'intégration européenne de l'Institut de l'Europe.

Pour cette chercheuse, la possibilité de négociations dépend beaucoup des décisions qui seront prises le 23 avril à Luxembourg lors de la prochaine réunion du Conseil permanent de partenariat Russie-UE, mais on ne voit pas ce qui pourrait inciter la Pologne, qui réclame de la Russie qu'elle lève son embargo sur les importations de viande, à retirer son veto à l'ouverture des négociations.

"Pour le moment je ne vois aucun signe positif... Même si la Pologne ôte son veto sur la question de la viande, si la Russie, la Pologne et l'UE parviennent à une entente sur ce sujet, cela ne garantira en rien le début des négociations parce que la Pologne réclame aussi la ratification du Traité de la Charte de l'énergie et aussi l'abandon de la construction du gazoduc russo-allemand Nord Stream", a indiqué Olga Potemkina.

L'experte a fait remarquer que la ratification du Traité de la Charte de l'énergie, dont certaines clauses lèsent les intérêts russes, et l'abandon de la construction du gazoduc sont des exigences "totalement inacceptables" pour la Russie.

Le directeur de l'Institut d'études politiques, Sergueï Markov, n'est pas d'accord avec le point de vue d'Olga Potemkina selon lequel les pourparlers ont fort peu de chances de démarrer prochainement. Pour lui, le seul obstacle au début des négociations en question est le veto polonais sur la viande.

"Les chances de voir les négociations démarrer rapidement son assez grandes. En dépit de la politique antirusse appliquée par Varsovie, le problème des livraisons de viande polonaise est en passe d'être réglé. La Pologne bloque les pourparlers uniquement pour la viande. Au cours des négociations à venir, elle exigera qu'il soit demandé à la Russie d'inclure la Charte de l'énergie dans le traité", a déclaré Sergueï Markov.

Cet avis est partagé par la directrice des programmes de recherche du mouvement "La Russie dans l'Europe unie", Nadejda Arbatova.

"Je pense que des progrès seront faits d'ici au sommet, mais beaucoup trop de temps a été perdu. J'espère que les négociations commenceront, que la Pologne lèvera son veto du moment que des pressions dans ce sens sont exercées par Bruxelles et plusieurs pays de l'UE", a dit la chercheuse.

Les experts sont d'accord que des chances existent toujours pour un règlement heureux des problèmes auxquels la Russie et l'UE sont confrontées.

Les experts ont également déterminé les questions qui seront débattues durant le sommet.

Pour Olga Potemkina, les vols transsibériens seront au coeur des débats. Elle a rappelé qu'au mois de novembre dernier Moscou et Bruxelles avaient préalablement approuvé les Principes concertés de la levée graduelle du paiement pour le survol de la Sibérie par des avions européens.

Sergueï Markov a indiqué de son côté que la sécurité énergétique et l'intégration de la Russie et de l'UE seraient les questions clés du sommet et que le thème de la démocratie ne serait pas oublié.

"A l'approche des élections législatives et de la présidentielle, l'UE se pose des questions sur la démocratie en Russie. Sur le plan de la démocratie, la Russie elle aussi a des doutes quant à son respect en Estonie et en Lettonie, deux pays membres de l'Union européenne, dans lesquels les Russes sont privés des droits politiques et économiques", a dit Sergueï Markov.

En outre, le directeur de l'Institut d'études politiques pense que les participants au sommet ne manqueront pas d'évoquer la situation dans les régions à problèmes du point de vue de la Russie et de l'UE: Kosovo, Abkhazie, Transnistrie, Ossétie du Sud, Irak et Iran.

Selon Nadejda Arbatova, l'incoordination des positions des pays membres de l'UE constitue le gros problème des négociations entre la Russie et l'UE.

"Bruxelles ne dispose pas d'une stratégie commune à l'égard de la Russie. Voilà le hic. Les pays d'Europe centrale et orientale souffrent du syndrome postsoviétique et ils ont justifié nos craintes de les voir compliquer les relations entre la Russie et les pays de l'UE", estime la directrice des programmes de recherche du mouvement "La Russie dans l'Europe unie".

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