Mort massive de phoques en mer Caspienne

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MOSCOU, 21 avril - RIA Novosti. Le total des phoques retrouvés morts au Kazakhstan sur le littoral de la mer Caspienne se monte d'ores et déjà à 559, dont 479 bébés, rapporte samedi le ministère kazakh des Situations d'urgence

Entre le 31 mars et le 20 avril, 546 phoques, pour la plupart des bébés, avaient été retrouvés morts sur le littoral entre les gisements de pétrole maritimes de Kalamkas et de Karajanbas, dans la région de Manguistaou (Ouest). Selon des conclusions préalables, les conditions météorologiques particulièrement clémentes seraient à l'origine de la mort de phoques dont les cadavres ont été découverts depuis le début du mois d'avril sur le littoral kazakh de la mer Caspienne, estime-t-on au centre de presse du ministère de la Protection de l'environnement du Kazakhstan.

"Le nombre total de cadavres de phoques s'élevait mardi soir à 356, et l'inspection de la zone côtière se poursuit", a annoncé mercredi le ministère kazakh des Situations d'urgence.

Les premiers éléments de l'enquête imputent la mort massive de phoques à une météo particulièrement clémente, a indiqué mardi dernier le ministère kazakh de l'Environnement.

"Jusqu'au 20 février dernier, une grande partie du nord-est de la mer Caspienne était libre de glaces, ce qui a pu avoir un impact négatif sur la population des phoques pendant la période des naissances. Le gel qui s'est imposé à partir du 21 ou 22 février a provoqué la formation dans le nord de la mer Caspienne d'une couche de glace qui, trop fine et poreuse, n'a jamais dépassé une épaisseur de 10 cm. Vers le 20 mars, le dégel a également pu affecter négativement l'état des jeunes phoques", pouvait-on lire dans un communiqué diffusé par le ministère.

L'étude préalable des organes internes des cadavres réalisée par le Centre régional d'expertise sanitaire et épidémiologique de Manguistaou n'a pas révélé la présence de sels de métaux lourds en quantités anormales ni de pesticides, précisait le communiqué.

"L'analyse des échantillons d'eau prélevés dans la zone sinistrée a démontré l'absence de produits pétroliers dans l'eau", soulignait le document.

Le ministre kazakh de l'Environnement, Nourlan Iskakov, a promis de sanctionner les compagnies pétrolières si leur responsabilité était prouvée. "En ce cas, elles seront soumises à des pénalités, mais devront aussi réparer les dégâts et suspendre les travaux de forage jusqu'à ce que les causes (de la mort massive de phoques) soient écartées", avait-il indiqué.

Une commission interministérielle ad hoc avait été mise en place pour établir les causes exactes de la mort massive des mammifères marins.

"La zone en question présente plusieurs dangers: des émissions de pétrole incontrôlées, des failles tectoniques de l'écorce terrestre avec des émissions de gaz et des forages de prospection", avait précisé M. Iskakov, en ajoutant qu'il fallait au moins deux semaines pour déterminer les causes exactes.

Les compagnies pétrolières travaillant sur le plateau continental de la mer Caspienne s'étaient antérieurement vu interdire de déverser en mer les déchets issus des travaux de forage.

Karajambas et Kalamkas sont de grands gisements de pétrole situés sur le littoral caspien du Kazakhstan dont l'exploitation intensive est menée depuis plus de 25 ans.

En 2000, près de 10.500 phoques victimes de toxicose chronique ont péri sur le littoral caspien de la région de Manguistaou. Des agents toxiques pétroliers et des pesticides agricoles s'étaient accumulés pendant quelques années dans le corps des mammifères, provoquant une baisse de leur immunité face aux maladies infectieuses.

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