Ukraine: Koutchma n'envie pas Iouchtchenko (Vremia Novosteï)

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MOSCOU, 23 avril - RIA Novosti. "Si j'avais dissous le parlement pendant mon mandat, je me serais fait avaler tout cru", a déclaré l'ex-président ukrainien Leonid Koutchma dans une interview accordée à Vremia Novosteï.

M. Koutchma ne peut pas s'empêcher de se remémorer les événements de 2004. "Sous la pression des manifestants, le parlement et la Cour suprême ont déclaré le résultat du scrutin comme frauduleux, et les députés ont démis le procureur général de ses fonctions. C'est la Cour suprême qui décidait de facto qui serait le président", a-t-il estimé.

"Aujourd'hui, le parlement a été dissous pour la seule raison que des députés "orange" ont rejoint la coalition majoritaire contre la volonté des électeurs. Mais personne n'avait remarqué les transfuges pendant 15 ans! Demain on va dire, pour des raisons politiques, que la Cour constitutionnelle est pourrie. Mais la faute n'est pas aux juges, mais aux responsables politiques: les postes de responsabilité sont distribués n'importe comment. Même les listes de parti sont dressées en fonction de considérations commerciales et non idéologiques", a souligné l'ancien chef de l'Etat.

Pour M. Koutchma, les élections anticipées fixées au 27 mai prochain n'auront pas lieu, et la déclaration de Viktor Iouchtchenko, qui n'a pas exclu la suspension du décret portant dissolution du parlement, est un geste forcé. "Les nouvelles élections ne changeront rien à la donne, a-t-il poursuivi. En replongeant l'Ukraine dans l'abîme de la lutte électorale malsaine, nous la polariserons davantage. Un président doit tenir compte des intérêts de la nation, il doit rechercher un compromis entre les élites de l'est et de l'ouest. Aujourd'hui, l'unification du Parti des régions et de Notre Ukraine reste encore possible."

La Russie s'est dotée, quant à elle d'un système politique précis, car elle ne peut pas se permettre le chaos pendant la transition vers une économie de marché, a estimé l'ancien chef de l'Etat interrogé sur l'éventualité de la centralisation du pouvoir en Ukraine à la russe. "L'Ukraine n'a pas le pétrole ou le gaz russe. Pour faire de la grande politique il faut avoir les poches pleines et être repu."

Evoquant les appels de Ioulia Timochenko à contenir l'expansion de Moscou, M. Koutchma a fait remarquer: "Si Mme Timochenko arrive au pouvoir, la première chose qu'elle va faire c'est d'aller à Moscou pour dire: "Mon cher monsieur Poutine! Comment pouvez-vous faire attention à la rhétorique préélectorale? Si je l'ai fait, c'est pour gagner les élections." Elle ne dit que ce que le peuple veut entendre. C'est pourquoi les 20% de la population, autrement dit des marginaux, la soutiennent".

Leonid Koutchma a enfin indiqué qu'il n'avait aucune intention de revenir dans la grande politique. "Revenir? Jamais de la vie. J'ai ma fondation, j'aide les enfants, je lis des mémoires historiques. Quel plaisir!"

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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