L'Europe dans la ligne de mire des missiles russes? (Vedomosti)

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MOSCOU, 25 avril - RIA Novosti. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a échoué à convaincre Moscou de se résigner aux projets de déploiement du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est. Il a fait spécialement le déplacement pour expliquer aux militaires russes que les éléments du bouclier antimissile que les Américains souhaitaient installer en Pologne et en République tchèque ne menacent pas la sécurité de la Russie. M. Gates a réitéré que le système américain de défense antimissile était dirigé exclusivement contre l'Iran avant de proposer aux collègues russes de venir inspecter les nouveaux sites à l'avenir.

Toutefois, les arguments de Robert Gates n'ont pas convaincu les responsables militaires russes. Mardi, le chef de l'Etat-major général des forces armées, Iouri Balouïevski, a déclaré que l'Iran était incapable de se doter dans les années à venir de missiles susceptibles d'atteindre la Pologne. Pour Evgueni Boujinski, chef du département des accords internationaux du ministère de la Défense, les nouvelles installations n'étaient pas destinées, de par leurs caractéristiques techniques, à défendre l'Europe et qu'elles faisaient partie d'un bouclier antimissile strictement américain. Elles seront dirigées, selon M. Balouïevski, contre les forces stratégiques de la Russie et de la Chine.

La Russie n'a aucun intérêt à coopérer avec les Etats-Unis dans ce domaine, a poursuivi le chef de l'Etat-major, en promettant que des missiles russes seraient pointés sur la Pologne et la République tchèque en cas de menace.

Or, la Russie s'est vu interdire en 1987 de posséder dans son arsenal des missiles balistiques de moyenne portée. Récemment, le premier vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov a déclaré que la Russie n'excluait pas de se retirer du traité INF. Pour M. Balouïevski, la dénonciation du traité INF par la Russie serait lourde de conséquences négatives.

La Russie a finalement renoncé à brandir la menace de retrait du traité INF, et elle a bien fait, explique Mikhaïl Barabanov, du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, car sa situation stratégique ne manquera pas de se détériorer si les Etats-Unis déploient en Europe des missiles de moyenne portée. Le déploiement de missiles de moyenne portée ne menace aucunement les Etats-Unis, poursuit M. Barabanov, mais les relations entre Russes et Européens en seront envenimées.

Si les nouvelles installations de l'Europe de l'Est ne présentent pas de menace pour la Russie, leur déploiement fait jurisprudence, alors que la confiance de Moscou envers les Occidentaux se trouve minée, car ces derniers avaient promis de ne pas élargir l'OTAN à l'est, ajoute le directeur du Centre d'étude des problèmes du désarmement, Anatoli Diakov.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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