Londres prend au sérieux l'affaire Litvinenko

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Le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a indiqué lundi qu'il prenait très au sérieux l'affaire d'Alexandre Litvinenko, ex-officier des services secrets russes assassiné à Londres en novembre dernier.
LONDRES, 9 juillet - RIA Novosti. Le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a indiqué lundi qu'il prenait très au sérieux l'affaire d'Alexandre Litvinenko, ex-officier des services secrets russes assassiné à Londres en novembre dernier.

"C'est un incident particulièrement sérieux car il est question du décès d'un ressortissant britannique. Nous avons des procédures juridiques indépendantes qui ont débouché sur une demande d'extradition formulée par le Crown Prosecution Service (concernant le Russe Andreï Lougovoï), et nous continuerons à traiter cette affaire avec tout le sérieux qu'elle mérite", a indiqué M. Miliband, 41 ans, dans sa première grande interview à la presse britannique publiée lundi par le Financial Times.

Alexandre Litvinenko, ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) russe réfugié en Grande-Bretagne depuis 2000, est décédé en novembre 2006. Des traces de polonium-210, substance hautement radioactive, auraient été découvertes sur sa dépouille, selon la Health Protection Agency britannique, mais les autorités britanniques n'ont pas jusqu'à présent publié les résultats de l'autopsie réalisée le 1er décembre 2006. La Grande-Bretagne insiste sur l'implication dans le meurtre du Russe Andreï Lougovoï qui rejette catégoriquement les accusations en les qualifiant de politiquement motivées.

Le nouveau patron du Foreign Office, désigné à ce poste le 28 juin dernier, a démenti que les relations russo-britanniques soient "dans une mauvaise passe", tout en reconnaissant qu'une série de désaccords divisaient les deux pays.

"J'ai parlé vendredi dernier au ministre russe des Affaires étrangères. Nous avons affirmé tous les deux que malgré nos désaccords il fallait rechercher des moyens de coopération dans les domaines où nous pouvions parvenir à un consensus", a souligné M. Miliband.

Parmi ces domaines, le diplomate a cité la lutte contre les changements climatiques, où les deux pays avaient "des intérêts sérieux" en commun.

"Nous devons rechercher une relation constructive avec les pays tels que la Russie, et il serait stupide de faire le contraire. Dans le même temps, nous devons être sincères au sujet de nos prises de position", a indiqué le chef de la diplomatie britannique.

Evoquant la prise de position de Moscou au sujet du statut du Kosovo qui, contrairement aux autres membres du "groupe de contact", rejette le plan Ahtisaari prévoyant l'indépendance de fait de cette province serbe, M. Miliband a indiqué: "Je ne dirais pas que le manque de souplesse de la Russie soit pour moi une source de préoccupation au sujet du Kosovo".

"Ce qui m'inquiète, c'est que la communauté internationale ne peut pas garantir la mise en oeuvre du travail que M. Ahtisaari a réalisé pendant 15 ou 16 mois, et avec succès. Je serai inquiet si nous renonçons à poursuivre le travail important accompli par M. Ahtisaari", a souligné M. Miliband.

La Russie insiste sur la poursuite des pourparlers entre Pristina, qui réclame l'indépendance par rapport à la Serbie, et Belgrade jusqu'à ce que les parties aboutissent à un compromis. Elle appelle par ailleurs à sécuriser le retour des réfugiés. Le projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU proposé par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne propose d'adopter le plan Ahtisaari qui octroie au Kosovo l'indépendance au bout d'une période de transition de 120 jours.

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