Ignorant les objections du président américain George W. Bush et du gouvernement turc, les membres de la commission ont adopté le 10 octobre dernier une résolution reconnaissant le génocide arménien à la fin de l'empire ottoman par 27 voix contre 21. La Chambre des représentants doit maintenant examiner cette résolution en séance plénière.
"Le lobby arménien a longtemps cherché à obtenir une telle décision de la part du Congrès. Et bien que pour l'instant la résolution n'ait été adoptée que par la commission des Affaires étrangères, il s'agit d'un succès partiel mais très sérieux de la diplomatie arménienne, pour lequel je l'espère, les organisations de la diaspora travaillent en commun avec le gouvernement arménien", a-t-il indiqué.
Selon lui, beaucoup de pays ont tendance à suivre leurs propres intérêts concernant cette question, au détriment des droits de l'homme.
"C'est le secrétaire américain à la Défense Robert Gates qui a été le plus critique vis-à-vis du texte, affirmant que la Turquie était un partenaire stratégique des Etats-Unis et que malgré le fait qu'il y ait eu un génocide, ce n'était ni le moment ni l'endroit pour en parler. A ses dires, la guerre en Irak n'est pas encore terminée et une grande partie du matériel militaire américain destiné à l'Irak transite par la Turquie. Cette position est particulièrement cynique, mais heureusement, aux Etats-Unis et au sein du Congrès, tous ne la partagent pas", a-t-il poursuivi.
Quant aux conséquences de cette décision, M. Melik-Shahnazarian n'exclut pas la possibilité qu'en "qualité de main tendue pour engager une réconciliation, les Etats-Unis augmentent leurs dotations prévues pour la Turquie" dans les domaines aussi bien militaire qu'économique et que la Turquie se satisfasse d'un tel pas. "Les Etats-Unis auront probablement encore un geste de conciliation en autorisant secrètement les troupes turques à s'introduire dans le nord de l'Irak. Peut-être le rêve des Kurdes irakiens d'avoir un jour leur propre structure étatique sera-t-il à son tour victime de ces tempêtes politiques", a-t-il ajouté.
