Nucléaire iranien: Téhéran remet à l'AIEA des plans d'ogives nucléaires (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 15 novembre - RIA Novosti. Téhéran a fait un geste surprenant dans sa longue lutte pour la légalisation de son programme nucléaire national, lit-on jeudi dans le quotidien Vremia novosteï.

A quelques jours de la réunion décisive du conseil des gouverneurs de l'AIEA, prévue les 22 et 23 novembre, les Iraniens ont transmis aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des plans et autres documents techniques ayant trait à la production d'ogives nucléaires. L'AIEA attendait ces documents depuis 2005.

Une source diplomatique iranienne a fait savoir au quotidien Vremia Novosteï que la remise des documents sur les équipements et les technologies relatifs à l'enrichissement de l'uranium était effectuée dans le cadre du plan de travail établi en août par Téhéran et l'AIEA.

Bien que les documents transmis à l'AIEA contiennent des plans d'ogives nucléaires, rien n'indique qu'ils ont été mis en oeuvre ou utilisés en Iran. Selon la version iranienne, ces plans avaient été transférés dans le pays il y a dix ans, en même temps que des éléments destinés aux installations d'enrichissement de l'uranium. Puisque les experts internationaux ont déjà reconnu que les centrifugeuses iraniennes avaient été créées sur la base de technologies et de matériaux acquis au marché noir au Pakistan, le niveau des reproches formulés à l'égard de Téhéran pourrait désormais se réduire radicalement. Ce ne sont pas les Iraniens qui ont conçu la bombe atomique: le Pakistan s'est livré à la prolifération d'armes nucléaires, alors que les Iraniens n'ont acquis ces plans dangereux qu'en tant que supplément au matériel destiné aux centrifugeuses.

L'origine pakistanaise des plans iraniens n'arrangera certainement pas les Etats-Unis. Il est peu probable que les Américains s'en prennent à leurs alliés à Islamabad. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a de nouveau exigé ces jours-ci de Téhéran la suspension de l'enrichissement de l'uranium, en faisant dépendre l'ouverture de négociations directes entre Washington et Téhéran de l'accomplissement de cette exigence.

"Le dialogue entre les Etats-Unis et l'Iran est entravé aussi bien par l'obstination des Iraniens concernant le problème nucléaire que par les accusations avancées par la Maison Blanche au sujet de l'Irak", a affirmé au quotidien Vremia novosteï Nina Mamedova, chef du département de l'Iran à l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie. Washington maintient que Téhéran soutient les rebelles chiites irakiens, mais l'Iran réfute ces accusations. Mme Mamedova estime également que le soutien apporté aux radicaux chiites en Irak ne correspond pas objectivement aux intérêts iraniens.

Entre-temps, Téhéran n'oublie pas de lutter contre la fuite incontrôlée d'informations à caractère nucléaire. Comme l'a fait savoir jeudi l'agence d'information iranienne IRNA, des accusations officielles ont été lancées contre Hossein Moussavian, ancien représentant du pays aux négociations avec l'Union européenne sur le programme nucléaire iranien. Il est accusé d'avoir transmis des "informations nucléaires secrètes" par l'intermédiaire de l'ambassade de Grande-Bretagne.

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