L'Ukraine souhaite adhérer à l'OTAN le plus vite possible (Vremia novosteï/Komsomolskaïa pravda)

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MOSCOU, 17 janvier - RIA Novosti. A peine remise d'une crise politique, l'Ukraine s'est dépêchée de vouloir adhérer à l'OTAN, notent jeudi les quotidiens Vremia novosteï et Komsomolskaïa pravda.

Mercredi, le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, la première ministre Ioulia Timochenko et le président de la Rada suprême (parlement), Arseni Iatseniouk, ont adressé un message conjoint au secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, pour demander d'inclure l'Ukraine dans le Plan d'action pour l'adhésion à l'Alliance dès le sommet d'avril prochain prévu à Bucarest.

"Une telle "supplique" est une condition sine qua non pour les pays désirant devenir membre de l'Alliance", a expliqué Vladimir Gorbatch, expert de l'Institut ukrainien de coopération euro-atlantique. La possibilité que l'Ukraine fasse tout de même partie du Plan d'action en avril 2008 est de plus de 50%, selon lui. La nouvelle étape durera entre deux ou trois ans, et par la suite l'Ukraine deviendra membre de l'OTAN, ce qui constitue l'objectif de tout ce processus.

Cependant, la plupart des Ukrainiens s'opposent catégoriquement à l'adhésion à cette organisation. Selon des sondages, régulièrement organisés en Ukraine, la part d'opposants à l'Alliance dans différentes régions du pays atteint 70 à 80%.

La présentation de la demande ne signifie pas encore l'adhésion à l'OTAN, bien qu'elle constitue la principale démarche à entreprendre pour y parvenir, a rappelé Vladimir Jarikhine, directeur adjoint de l'Institut des pays de la CEI. Selon toute apparence, M. Iouchtchenko ne veut que jouer avec les nerfs de la Russie, a-t-il affirmé.

Alexandre Vladimirov, vice-président du Collège des experts militaires de Russie, est convaincu que cette orientation vers un rapprochement étroit avec l'OTAN reflète les convictions personnelles des trois signataires de la demande et non de l'ensemble du peuple ukrainien. Dans le même temps, l'expert a souligné que ce rapprochement s'inscrivait tout à fait dans le nouveau concept de l'Alliance, actuellement en préparation, selon lequel sa survie sera garantie grâce à l'adhésion de nouveaux membres tels que l'Ukraine ou la Géorgie.

Le plus important parti d'opposition, et notamment le Parti des régions, reste le principal opposant à l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance de l'Atlantique Nord. Il a accusé les autorités d'avoir violé la Constitution, en vertu de laquelle l'Ukraine est un Etat neutre. "La décision relative à la possibilité pour l'Ukraine d'adhérer au Plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN ne peut être adoptée que par le peuple", déclarent les militants de ce parti. Aucun référendum sur cette question n'aura sans doute lieu, pense M. Jarikhine, car en cas de plébiscite, Iouchtchenko et Timochenko essuieraient une défaite.

La Russie est persuadée que l'adhésion de ce pays voisin à l'OTAN aura inévitablement un impact sur les relations bilatérales. "Si l'Ukraine adhère tout de même à l'Alliance, les relations entre les deux pays se dégraderont inévitablement", affirme Viatcheslav Nikonov, président de la fondation Politika. Mais elles ne s'écrouleront sans doute pas définitivement, selon lui. "D'autant qu'il s'agit d'un peuple frère qui a tout simplement un gouvernement antirusse", a-t-il ajouté.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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