(L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud sont des républiques autoproclamées sur le territoire de la Géorgie - ndlr.)
"Moscou n'a jamais déclaré qu'une fois le Kosovo devenu indépendant, il reconnaîtrait l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud", a-t-il dit.
Et d'ajouter qu'un précédent serait créé contre la volonté de la Russie.
Le chef de la diplomatie russe a signalé l'attitude erronée de certaines forces dans le monde qui estiment que la Russie gagnerait à la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo.
"L'idée s'est ancrée dans bien des esprits que la Russie se montre intransigeante sur le Kosovo, met en garde contre un précédent, et attend secrètement que cela se produise pour pouvoir ensuite reconnaître, l'une après l'autre, toutes les autres entités alentour", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
"Cette interprétation de la position russe est on ne peut plus fausse", a-t-il ajouté.
Selon M. Lavrov, la Russie se rend compte de l'effet déstabilisateur des processus séparatistes. "Récemment, nous avons été confrontés nous-mêmes à cette menace", a-t-il noté.
"Il est dans notre intérêt de maintenir la stabilité, de ne pas admettre le séparatisme et des violations du droit international", a conclu le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.
Formellement toujours partie intégrante de la Serbie, la province du Kosovo est administrée depuis 1999 par la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo. Pristina insiste sur sa totale indépendance vis-à-vis de la Serbie, alors que Belgrade lui propose une large autonomie. L'Occident se déclare prêt à reconnaître l'indépendance de la province, mais la Russie soutient la position de Belgrade qui exclut toute redéfinition des frontières en violation de la Charte de l'ONU, ce qui a été interprété comme une "impasse aux négociations" dans le format du Conseil de sécurité, où la Russie a le droit de veto.