L'OTAN tient désormais compte des intérêts de Moscou (Rogozine)

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La Russie est devenue un acteur incontournable dans la prise de décisions au sein de l'OTAN, a estimé l'ambassadeur russe auprès de l'Alliance atlantique, Dmitri Rogozine, dans une interview publiée lundi par le quotidien Rossiiskaïa Gazeta.
MOSCOU, 7 avril - RIA Novosti. La Russie est devenue un acteur incontournable dans la prise de décisions au sein de l'OTAN, a estimé l'ambassadeur russe auprès de l'Alliance atlantique, Dmitri Rogozine, dans une interview publiée lundi par le quotidien Rossiiskaïa Gazeta.

"Nous avons atteint les objectifs que nous nous sommes fixés", a-t-il affirmé en dressant le bilan du sommet de l'OTAN, qui s'est déroulé la semaine passée à Bucarest.

"Les projets d'élargissement de l'OTAN vers l'est ne se sont pas réalisés et sont restés lettre morte. Malgré toutes les belles paroles à l'égard de l'Ukraine et de la Géorgie, celles-ci n'ont pas été invitées à rejoindre le Plan d'action pour l'adhésion, et c'est un résultat très important", a souligné M. Rogozine.

L'ambassadeur russe a reconnu qu'il avait eu des doutes sérieux, avant le sommet de Bucarest, sur la disposition de l'OTAN à tenir compte des intérêts russes.

"On ne peut pas dire que la situation s'est inversée entièrement en notre faveur, a-t-il dit. Néanmoins, c'est désormais un fait: la Russie est devenue un acteur incontournable dans la prise de décisions de l'OTAN."

Selon M. Rogozine, la Russie continuera de mettre en garde l'Alliance atlantique contre les processus irréversibles consécutifs à l'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine.

"Tout le monde comprend pourquoi que le président géorgien Mikhaïl Saakachvili en appelle à l'OTAN. Il n'a pas l'intention de régler pacifiquement les litiges territoriaux, il veut recourir à la force et a besoin d'une absolution que seule l'OTAN peut lui accorder. En d'autres termes, M. Saakachvili souhaite inciter l'Alliance atlantique à réaliser une opération militaire dans le Caucase du Sud, au-delà de la zone de responsabilité de l'OTAN. Je doute fortement que l'OTAN ait besoin de cela", a expliqué l'ambassadeur russe.

Toujours selon M. Rogozine, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko ne sera pas invité à s'asseoir à la table des Alliés avant la fin du mandat de George W. Bush.

"Je ne pense pas que ce soit pour demain. L'adhésion d'un pays à l'OTAN passe par un référendum. Tous les Ukrainiens doivent se prononcer. Sont-ils réellement prêts à envoyer leurs soldats mourir en Irak ou en Afghanistan au nom de la solidarité atlantique? Il faut le demander aux Ukrainiens eux-mêmes", a-t-il relevé.

Revenant aux résultats du sommet de Bucarest, l'ambassadeur russe a constaté que la Russie et l'Occident avaient nettement rapproché leurs positions sur l'Afghanistan.

"Moscou a fait preuve de bonne volonté en ouvrant ses chemins de fer au transit terrestre de cargaisons non militaires en vue de soutenir la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) qui opère en Afghanistan en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Sans l'assistance russe, l'opération menée par l'OTAN en Afghanistan risquait de tourner à l'échec. Tout cela montre que là où nos intérêts coïncident avec ceux de l'OTAN, nous agissons de manière dynamique et cohérente", a-t-il constaté.

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