Cependant, on a du mal à croire que de tels miracles puissent survenir à la veille des élections. On a plutôt l'impression que la situation autour des républiques autoproclamées risque de s'aggraver encore davantage.
Si l'on s'en tient au fair-play, demain, le parti au pouvoir "Mouvement national - Démocrates" ne recueillera sans doute pas autant de voix qu'il en possède aujourd'hui. Or, le pouvoir continue avec obstination de croire que le peuple l'aime plus que tout autre chose au monde. Naturellement, dans un tel contexte, le "parti du pouvoir" a besoin d'un "facteur extérieur" qui, utilisé de manière adéquate, pourrait lui apporter des points supplémentaires. Ce facteur réside en premier lieu dans les problèmes abkhaz et sud-ossète, dont le règlement se trouve aujourd'hui au même point que lorsque Mikhaïl Saakachvili commençait sa carrière de leader national, en pleine "révolution des roses".
Tout récemment, Saakachvili, selon ses "compagnons d'armes", a eu un entretien pénible avec Vladimir Poutine. Les dialogues de ce genre n'ont jamais de conséquences positives. Les soldats de la paix russes ont déjà reçu la consigne "d'agir en fonction de la situation" (ce qui signifie en fait être prêts à d'éventuelles hostilités).
L'aggravation de la situation pourrait également faire le jeu du président géorgien, qui aspire à utiliser le facteur de la menace extérieure pour réunir la société autour du "parti du pouvoir". Le message de Saakachvili est le suivant: comment peut-on ébranler le pouvoir depuis l'intérieur lorsque des ennemis sont en train de l'ébranler depuis l'extérieur? En fin de compte, Moscou aide en quelque sorte son opposant, en commettant une erreur déjà faite à plusieurs reprises par le passé.
Par Andreï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.