Le 5 novembre dernier, dans son premier message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement), le président russe Dmitri Medvedev a annoncé que la Russie pourrait, en cas de nécessité, installer un système de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad, sur la mer Baltique, pour neutraliser le bouclier antimissile américain en Europe.
Iskander (code OTAN: SS-26 Stone) est un missile de théâtre hautement précis capable de neutraliser des cibles à une distance maximale de 300 km.
"A présent, tout le monde se rend bien compte que la Russie est capable d'utiliser des missiles. Elle en a déjà utilisé en Géorgie contre des ouvrages civils", a notamment indiqué Mme Tkechelachvili lors d'une conférence de presse à l'Institut international d'études stratégiques de Londres (IISS).
Elle a exhorté l'Europe à ne pas croire les déclarations de Moscou sur des mesures préventives.
"La Russie parle toujours des démarches en réponse", a souligné la ministre, en rappelant l'évaluation du conflit en Ossétie du Sud par Moscou.
La Russie prétend, a-t-elle dit, que le 8 août dernier, l'armée géorgienne a lancé une offensive militaire contre l'Ossétie du Sud, détruisant Tskhinvali, la capitale, et tuant des centaines de civils et des soldats de la paix russes déployés dans cette province indépendantiste. La Russie a opposé une riposte militaire de grande envergure pour contraindre la Géorgie à la paix et a reconnu le 26 août l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. La Géorgie affirme qu'elle a été "victime d'une provocation russe".