Gazprom signe un contrat avec l'Azerbaïdjan, pied de nez à Nabucco (RBC Daily / Gazeta.ru / Kommersant / Vremia novosteï)

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MOSCOU, 30 juin - RIA Novosti. Le monopole russe Gazprom a signé l'accord tant convoité sur les livraisons de gaz azerbaïdjanais en Russie, lit-on mardi dans les quotidiens RBC Daily, Gazeta.ru, Kommersant et Vremia novosteï.

A ces fins, le président russe Dmitri Medvedev s'est même personnellement déplacé hier pour quelques heures à Bakou. L'Azerbaïdjan a obtenu donc un bon moyen de stimuler des acheteurs potentiels dans l'UE et en Turquie, et la Russie - de rebuter son concurrent Nabucco par le prix assez élevé du combustible azerbaïdjanais.

Gazprom est prêt à payer jusqu'à 350 dollars les 1.000 m3 de gaz. Moscou n'avait offert auparavant des prix comparables (300 dollars les 1.000 m3) qu'à l'Ouzbékistan et au Turkménistan.

Dès le 1er janvier 2009, on livrera au Daghestan 500 millions de m3 de gaz de la première tranche du gisement Shah Deniz, situé au plateau continental de la mer Caspienne.

Compte tenu du volume total de l'extraction azerbaïdjanaise, les fournitures à Gazprom semblent assez peu significatives. "Aujourd'hui, l'essentiel est la qualité pas la quantité", indique Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou. "La signature du contrat est un événement crucial, il s'agit d'un pas symbolique". Le volume du rachat de gaz azerbaïdjanais est moins important que l'existence même de l'accord même avec Bakou, estime Valeri Nesterov, analyste du groupe d'investissements Troïka dialog. L'objectif principal du monopole consiste à acheter plus de gaz de la deuxième phase de Shah Deniz afin de ruiner la base de ressources de Nabucco.

L'avantage économique de cet accord reste pourtant douteux. Désireux d'entraver la mise en oeuvre de Nabucco, Gazprom subit lui-même des pertes et porte préjudice au budget russe, fait remarquer Mikhaïl Kortchemkine, directeur général de la société de conseil East European Gas Analysis. Le coût du gaz pour les habitants du District fédéral du sud sera inférieur à 50 dollars les 1.000 m3 au troisième trimestre de l'année et il serait peu probable que Bakou vende son gaz à un tel prix ou à un tarif similaire. Gazprom sera donc contraint de réexporter ce combustible et de brider par conséquent les exportations de gaz russe, principale source de revenus du monopole et des apports au budget du pays sous forme de droits de douane (les réexportations ne sont pas taxées). Plus Gazprom achète du gaz étranger, plus importantes sont les pertes du holding et de l'Etat russe.

Selon Piotr Kliouïev, expert du département d'évaluations de 2K Audit - Delovye konsoultatsiï, le contrat est surtout avantageux pour l'Azerbaïdjan: il a trouvé un nouveau débouché avant que Nabucco n'atteigne sa capacité prévue, et aura donc de bons arguments pour marchander avec l'UE les conditions de livraisons de gaz via le tube contournant la Russie.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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