La Pologne préfère le Qatar à Gazprom (Vedomosti)

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MOSCOU, 30 juin - RIA Novosti. La Pologne en a assez d'être l'otage des différends gaziers russo-ukrainiens: elle a signé hier un contrat avec le Qatar, concurrent direct de Gazprom, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Les livraisons de gaz russe en Pologne pourraient en conséquence reculer de 20%.

Le monopole gazier polonais PGNiG et le qatarien QatarGas ont signé un contrat de livraison de gaz naturel liquéfié pour une durée de 20 ans. Le document stipule les fournitures annuelles d'un million de tonnes de GNL (ce qui équivaut à 1,5 milliard de m3) à partir de 2014. PGNiG envisage notamment de construire un terminal de regazéification avant le lancement des fournitures.

Aujourd'hui, la consommation totale de gaz en Pologne atteint 13,7 milliards de m3 par an, dont 7 milliards de m3 représentent, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les livraisons du monopole russe.

Les commentaires officiels sur la signature du contrat qataro-polonais ont été neutres. Aucun consommateur ne met tous ses oeufs dans le même panier, alors que le marché est large, qu'il y a ici assez de place pour tout le monde, a déclaré le ministre qatarien du Pétrole Abdullah Bin Hamad Al-Attiyah. Gazprom restera le principal fournisseur de gaz en Pologne, a indiqué à Vedomosti la porte-parole de PGNiG Joanna Wasicka-Zakrzewska. L'objectif du contrat consiste, selon elle, à diversifier les volumes des importations.

Compte tenu de ses réserves, le Qatar est un concurrent direct de la Russie, souligne Konstantin Simonov, directeur général de la Fondation pour la sécurité stratégique nationale. Selon AIE, l'Emirat possède 13,8% des réserves mondiales (26.000 milliards de m3). L'extraction qatarienne n'est cependant pas comparable aux volumes russes: 80 milliards de m3 contre près de 600 milliards de m3, explique M. Simonov.

Le Qatar est un des leaders du nouveau marché gazier, constatent les analystes d'AIE. Le pays occupe activement de nouveaux créneaux, reconnaît M. Simonov. Selon les données d'AIE, sa production de gaz a augmenté de 21% en 2008. La part de Gazprom sur le marché européen a pourtant reculé d'un tiers au cours de l'année dernière à cause de l'expansion de la Norvège, du Qatar et de Trinité-et-Tobago, rappelle Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis.

Gazprom restera un des principaux fournisseurs, mais perdra certainement une part de son influence, résume Adjar Kourtov de l'Institut de recherches stratégiques.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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