La Russie a le devoir de convaincre Kadhafi de partir (expert)

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La Russie doit convaincre Kadhafi de quitter le pays moyennant des garanties de sécurité, après quoi les parties en conflit pourront garantir à leur tour la cessation de la violence, estime Alexandre Konovalov, président de l’Institut des évaluations stratégiques.

La Russie doit convaincre Kadhafi de quitter le pays moyennant des garanties de sécurité, après quoi les parties en conflit pourront garantir à leur tour la cessation de la violence, estime Alexandre Konovalov, président de l’Institut des évaluations stratégiques.

Le ministre russes des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a confirmé mardi que les diplomates russes avait reçu à Moscou des émissaires de Tripoli. Selon le ministre, la Russie a notamment appelé le gouvernement libyen à appliquer le plus rapidement possible la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la Libye dans son intégralité. Sergueï Lavrov a souligné, par ailleurs, que la Russie ne cherchait pas à assumer le rôle de médiatrice. Moscou se prépare désormais à recevoir les représentants de l’opposition libyenne qui ont reporté leur visite à mercredi pour des raisons techniques.

Commentant la réunion d’aujourd’hui avec les émissaires libyens, Alexandre Konovalov fait remarquer que la Russie peut obtenir certains succès dans le règlement du conflit libyen, mais que, selon lui, Mouammar Kadhafi lui-même est le principal obstacle dans cette voie.

"Kadhafi est la principale pomme de discorde dans la Libye actuelle. Sa présence à la fois soude les forces progouvernementales et attise la colère de l’opposition. La médiation de la Russie ne sera fructueuse que si Moscou parvient à convaincre Kadhafi de quitter le pays à des conditions plus ou moins acceptables. Le laisser en Libye signifierait laisser perdurer le conflit, ce qui conduirait tôt ou tard à une opération terrestre, car sans cela il est impossible de s’emparer du pouvoir", a déclaré Alexandre Konovalov dans son entretien accordé à l’agence RIA Novosti.

Toutefois, l’expert n'a pu formuler d'hypothèse au sujet des pays, y compris africains, qui pourraient accueillir Mouammar Kadhafi. Quoi qu’il en soit, l’expert estime que pour obtenir le départ du leader libyen, l’Occident devra s’engager à garantir sa sécurité. En même temps, Alexandre Konovalov a déclaré qu’un tel scénario ne signifierait certainement pas la possibilité pour Kadhafi de poursuivre sa carrière politique, en se mettant notamment à la tête d’une structure politique.

"Quiconque ayant un tel curriculum vitae et lesté d’un tel bagage politique ne peut prétendre à la présidence d'une organisation internationale", estime l’expert.

En évoquant la future visite à Moscou des émissaires de Benghazi, Alexandre Konovalov a souligné qu’avant tout il fallait comprendre avec qui la Russie serait amenée à négocier. Selon l’expert, la zizanie règne parmi les rebelles, qui sont déchirés par les conflits intertribaux, et "il serait vain d’espérer de trouver des démocrates éclairés dans leurs rangs."

"Il faut bien comprendre qui sont les interlocuteurs [de la Russie]. Dans ces circonstances, le devoir de la Russie est de tenter de convaincre les deux parties de cesser [la violence] à l’amiable et de garantir mutuellement cette arrêt de la violence", déclare Alexandre Konovalov.

A la mi-février, la Libye a connu les premières manifestations de masse, dont les participants exigeaient le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans. Par la suite, ces manifestations ont dégénéré en un affrontement armé entre les forces gouvernementales et les rebelles.

Le 17 mars 2011, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 1973 stipulant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et ouvrant la voie à une éventuelle ingérence militaire étrangère dans les affaires de ce pays nord-africain. Le 19 mars 2011, a commencé une opération militaire des forces de la coalition regroupant la Grande-Bretagne, la France, le Canada, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, le Danemark et la Norvège. Depuis le 31 mars, le commandement de l’opération est entièrement assumé par l’OTAN.

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