Syrie: une intervention et le départ d'Assad inévitables (experts)

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Une intervention militaire est probable en Syrie, déchirée depuis mars dernier par une confrontation acharnée entre les autorités et l'opposition, a estimé Alexeï Podtserob, de l'Institut d'études orientales (Russie), lors d'un duplex Moscou-Pékin organisé par RIA Novosti.

Une intervention militaire est probable en Syrie, déchirée depuis mars dernier par une confrontation acharnée entre les autorités et l'opposition, a estimé lundi Alexeï Podtserob, de l'Institut d'études orientales (Russie), lors d'un duplex Moscou-Pékin organisé par RIA Novosti.

"Tout porte à croire qu'une intervention aura lieu. Il est difficile de dire aujourd'hui si elle sera réalisée sous le drapeau de la Ligue arabe ou d'une autre organisation internationale", a déclaré M.Podtserob.

Un autre spécialiste russe du Proche-Orient, Vladimir Akhmedov, considère comme inévitable la chute du régime de Bachar al-Assad.

"La chute du régime est inévitable. Il est cependant difficile de dire pour le moment quelles pourraient être les conséquences", a-t-il dit.
  
Selon M.Akhmedov, l'évolution de la situation en Syrie dépend également des efforts de la Ligue arabe pour corriger cette situation.

"Si l'on n'arrive pas à adopter une décision concertée, une catastrophe sera inévitable", a conclu l'expert.

Commentant le refus de l'opposition syrienne d'engager des négociations avec le régime d'Assad, M.Akhmedov a relevé que "le régime avait tout fait pour que de tels contacts deviennent impossibles".

"Le régime ne veut négocier qu'avec l'opposition qu'il a créée pour lui-même. Cela est inacceptable pour l'opposition qui s'est déjà organisée, a créé sa structure (…) et bénéficie d'un soutien de la communauté internationale", a conclus l'expert.

Par ailleurs, Jin Canrung, de l'Université populaire, a mis en garde l'Occident contre une guerre en Syrie qui pourrait s'avérer, selon l'expert, beaucoup plus longue qu'en Libye et dont l'influence sur la région pourrait être beaucoup plus grave.

"La situation en Syrie risque de dégénérer en grand conflit régional. Les pays occidentaux et les autres doivent y réfléchir. Cela concernera tant l'Occident que la Chine ou la Russie. Et de toute évidence, il s'agirait d'un très long conflit", a-t-il indiqué.

Wan Chengcai, directeur exécutif du Centre de la Russie et de l'Asie Centrale de la Fondation chinoise d'études internationales, souligne, pour sa part, que si l'on continue de déstabiliser la situation en Syrie, toute la région s'enlisera dans ce conflit et pour longtemps.

Et d'ajouter que c'est la raison pour laquelle, le 4 février, la Russie et la Chine avaient pour la deuxième fois bloqué l'adoption d'une résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'Onu.

Selon M.Wan, la position de Moscou et de Pékin "reflète celle d'Etats (…) qui se rendent compte de leur responsabilité quant au maintien de la paix et de la sécurité dans la région".

L'Assemblée générale de l'Onu se réunira lundi pour évoquer la situation en Syrie. L'Occident espère la condamnation du leader syrien. Les résolutions de l'Assemblée ne peuvent être bloquées et sont adoptées par la majorité des 193 pays membres, mais elles sont purement déclaratives.

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