Syrie: Washington prêt à discuter avec les terroristes, Damas perplexe

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Le ministère syrien des Affaires étrangères s'est déclaré perplexe après l'annonce par Washington de sa disposition à négocier avec la faction rebelle "Front islamique", que Damas qualifie de formation terroriste, rapporte l'agence SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères s'est déclaré perplexe mercredi après l'annonce par Washington de sa disposition à négocier avec la faction rebelle "Front islamique", que Damas qualifie de formation terroriste, rapporte l'agence SANA.

"La position des Etats-Unis entre en contradiction avec leurs engagements de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces engagements prévoient le respect des résolutions du Conseil de sécurité concernant le terrorisme et la lutte antiterroriste", lit-on dans le communiqué de la diplomatie syrienne.

Auparavant, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé que les Etats-Unis envisageaient d'ouvrir des discussions avec les rebelles syriens du Front islamique. Se référant à un porte-parole du Front, les médias arabes ont confirmé que ce groupe avait effectivement reçu une invitation américaine à des négociations. Quoi qu'il en soit, l'ambassadeur américain à Damas, Robert Ford a reconnu mercredi, dans une déclaration à la chaîne de télévision Al-Arabiya, que le Front islamique nouvellement constitué en Syrie avait refusé de rencontrer des responsables américains "sans donner de raisons".

Plusieurs groupes rebelles se sont unis le mois dernier pour former le Front islamique, une coalition affirmant ne pas être liée à Al-Qaïda. Le Front est devenu la principale force rebelle en Syrie avec plusieurs dizaines de milliers de combattants. Selon certains médias, les commandos du Front se sont emparés de plusieurs entrepôts et sites sous contrôle de l'Armée syrienne libre (ASL), ce qui a poussé Washington et Londres à suspendre leurs livraisons militaires à l'opposition syrienne par crainte qu'elles ne tombent entre les mains d'islamistes radicaux.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué mercredi que la lutte contre le terrorisme serait au centre de la conférence internationale de paix sur la Syrie le 22 janvier prochain en Suisse, l'influence des groupes terroristes sur la situation dans ce pays ne cessant d'augmenter.

"Les terroristes se dissimulent et se présentent comme un front islamique sans aucun lien avec Al-Qaïda, mais il n'en est rien. Ce sont des personnes partageant la même idéologie. Ce sont des djihadistes qui n'acceptent pas l'existence d'une Syrie multiconfessionnelle et multiethnique. Ces éléments représentent à présent la principale menace non seulement pour la Syrie, mais aussi pour toute la région", a prévenu le chef de la diplomatie russe.

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