Europe: le renforcement de l'extrême-droite, signe d'une profonde crise (expert français)

© Flickr / graham chandlerНациональная Ассамблея Франции, Париж
Национальная Ассамблея Франции, Париж - Sputnik Afrique
S'abonner
Le renforcement tendanciel de l'extrême-droite témoigne d'une profonde crise économique et sociale en Europe, a déclaré à RIA Novosti Jean-Yves Camus, expert à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

Le renforcement tendanciel de l'extrême-droite témoigne d'une profonde crise économique et sociale en Europe, a déclaré à RIA Novosti Jean-Yves Camus, expert à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

Au nouveau Parlement européen, élu en mai dernier, les positions des partis d'extrême-droite se sont prononcées. Le Front national de Marine Le Pen a obtenu 25,7% des voix en France, devançant pour la première fois les partis traditionnels. Même s'il s'y oppose, le FN pourrait être amené à collaborer avec des forces encore plus radicales comme l'Aube dorée grecque, le Jobbik hongrois et le parti national-démocrate allemand (NPD).

Selon le politologue français, le renforcement tendanciel des mouvements d'extrême-droite dans les pays européens signifie que "nous (l'Europe) nous trouvons dans une crise économique et sociale profonde et longue". "Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'UE pressent les citoyens qui n'ont pas suffisamment de revenus. Il est normal que ces derniers votent de plus en plus pour les extrêmes", explique l'expert.

Selon lui, si l'UE et les institutions financières internationales "continuaient dans le même esprit et imposaient l'austérité économique à tous les pays, alors les soutiens à l'extrême-droite ne feraient qu'augmenter".

"Nous sommes une société multiculturelle et cela ne plaît pas à tout le monde. La présence d'une société multiculturelle ne signifie pas l'absence de problèmes avec les minorités. Beaucoup ne se réjouissent pas de ces profonds changements culturels et votent pour l'extrême-droite", a déclaré l'expert.

L'extrême-droite ne peut pas diriger le pays

Cependant, les partis d'extrême-droite, selon Camus, "ne proposent aucune plateforme économique". "Ils ne pourront pas répondre aux défis de la mondialisation. Ils n'ont pas le potentiel pour diriger le pays. Regardez ce que fait le Front national. Il fait semblant d'être celui qui protège les pauvres. Et que fait-il en réalité? Dans la plupart des villes que ses représentants dirigent, ils ont supprimé la cantine gratuite pour les gens démunis. Ce n'est pas ce qu'on appelle une politique positive à l'égard des pauvres", souligne-t-il.

Quoi qu'il en soit, l'expert s'attend à une montée de l'influence de l'extrême-droite, notamment à l'ordre du jour politique.

"Certains partis conservateurs en Europe disent: "Si l'influence de l'extrême-droite est en hausse, pourquoi ne pas prendre certaines de leurs idées pour les utiliser à notre avantage, de manière à récupérer la plupart des voix du FN et d'autres partis d'extrême-droite", décrit Camus.

Il remarque tout de même que cette stratégie "échoue toujours". "Quand le gouvernement de l'ex-président français Nicolas Sarkozy avait décidé d'aller "plus à droite" sur la question de l'immigration et de l'identité nationale pour récupérer les voix du Front national, il avait échoué", conclut le politologue.

(Les propos ont été retraduits du russe par RIA Novosti)

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала