Russie-Afrique : Moscou élargit la coopération avec le Mozambique (PAPIER GENERAL)

© RIA Novosti . Ekaterina Shtukina / Accéder à la base multimédiaDmitri Medvedev et Alberto Vaquina
Dmitri Medvedev et Alberto Vaquina - Sputnik Afrique
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Les premiers ministres russe et mozambicain, Dmitri Medvedev et Alberto Vaquina, vont évoquer ensemble les perspectives de coopération entre les deux pays, a déclaré à RIA Novosti un représentant au sein du gouvernement russe.

Les premiers ministres russe et mozambicain, Dmitri Medvedev et Alberto Vaquina, vont évoquer ensemble les perspectives de coopération entre les deux pays, a déclaré à RIA Novosti un représentant au sein du gouvernement russe.

L'entretien portera essentiellement sur la coopération dans le secteur économique, énergétique, éducatif et les investissements. Plusieurs documents devraient être signés à l'issue de la réunion.

Ces pourparlers s'inscrivent dans la politique de la Russie d'extension des liens avec les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine dans le contexte de détérioration des relations avec l'Occident et l'adoption de sanctions antirusses due aux divergences sur la question ukrainienne. En particulier, pendant une réunion mercredi avec les représentants commerciaux de la Russie à l'étranger, Dmitri Medvedev a déclaré que la "coopération avec l'Asie-Pacifique était aujourd'hui une priorité pour la Russie". Il a toutefois rappelé que Moscou était toujours ouvert à la coopération mutuellement avantageuse avec l'Union européenne, qui "restera encore longtemps le principal partenaire commercial de la Russie".

Les domaines de coopération


L'entretien entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, à Moscou en avril, avait permis de préparer la visite d'Alberto Vaquina en Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait alors déclaré que les parties souhaitaient accroître leurs échanges commerciaux et coopérer dans les domaines tels que la prospection géologique, la sidérurgie, la pétrochimie, l'agriculture et la pêche, les projets énergétiques et d'investissement, ainsi que dans le secteur de la défense. Il a ajouté que la Russie avait une nouvelle fois augmenté le quota d'étudiants mozambicains dans les universités russes grâce aux bourses d'Etat (jusqu'à 40 places).

Selon les autorités russes, le volume des échanges bilatéraux s'est monté à 131,5 millions de dollars en 2013, soit une augmentation de 53,2% par rapport à 2012, les exportations russes vers le Mozambique représentant alors 78,7 millions de dollars et les importations depuis le Mozambique – 52,8 millions USD.

"Il existe de bonnes perspectives de coopération dans le secteur énergétique. Le Mozambique dispose d'importantes ressources de gaz et a une bonne localisation géographique avec un accès à la mer. Les compagnies russes (Gazprom, Rosneft, Lukoil, Inter RAO) étudient la possibilité de participer aux projets de prospection et de mise en valeur des gisements d'hydrocarbures et de coopérer dans le secteur électrique et houiller", a déclaré le représentant du gouvernement russe.

Les projets gaziers de Rosneft

La coopération bilatérale dans le domaine énergétique est prioritaire et à long terme. Rosneft et Empresa Nacional de Hidrocarbonetos (ENH) ont signé en juin un mémorandum d'entente sur la prospection et d'exploitation conjointes des gisements d'hydrocarbures au Mozambique. Par la suite, le président de Rosneft Igor Setchine a précisé qu'il s'agissait avant tout du gaz. Rosneft s'implanterait ainsi  pour la première fois en Afrique de l'est. Jusqu'à présent, le groupe s'intéressait uniquement aux projets pétroliers en Algérie.

Rosneft avait déjà des projets dans ce pays: en 2012, la compagnie russe avait négocié la construction d'un oléoduc entre le port mozambicain de Beira et le Zimbabwe, ainsi que celle d'un réservoir près de la capitale zimbabwéenne, Harare.

Plusieurs grandes découvertes ont été faites sur le plateau continental du Mozambique en 2010-2011.
Les ressources de gaz y s'élèvent à 3 700 milliards de mètres cubes et les ressources avérées au début de 2014 étaient de 1 030 milliards de mètres cubes. De plus, les plus grands gisements de gaz se trouvent à la surface: les ressources du bassin du fleuve Ruvuma sont estimées à 2 200 milliards de mètres cubes. Deux champs sont actuellement exploités dans le pays – Pande et Temane au sud de la république – pour une production de 4 milliards de mètres cubes par an.

Sur le littoral est de l'Afrique, le Mozambique dispose d'un accès aux marchés gaziers prometteurs d'Asie et d'Amérique du Sud. Sa localisation géographique favorable et la présence de réserves de gaz considérables poussent le gouvernement à développer des projets de gaz naturel liquéfié (GNL): d'ici 5 à 10 ans le Mozambique souhaite commencer à exporter du gaz liquéfié vers le marché mondial. Les autorités du pays espèrent y gagner entre 6 et 8 milliards de dollars par an.

Selon les experts, l'intérêt d'exporter le gaz mozambicain est qu'il est moins cher que celui d'Europe et d'Asie-Pacifique.

Les ressources biologiques de l'Afrique


La Russie ne s'intéresse pas uniquement aux ressources énergétiques du Mozambique, mais aussi à ses richesses biologiques. Le service fédéral de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor) a annoncé en juin que d'ici la fin de l'été la Russie pourrait commencer à importer du poisson et des fruits de mer de ce pays après la limitation des livraisons en provenance de Norvège – un des principaux fournisseurs sur le marché russe.

En 2014, le Rosselkhoznadzor a restreint les fournitures des entreprises norvégiennes de 90%. L'interdiction concerne les poissons pélagiques et benthiques comme le hareng, le sprat, la morue, l'aiglefin, le capelan et le maquereau. Les experts estiment que cette démarche n'entraînera pas de pénurie dans les magasins mais contribuera à la hausse des prix. En mars, le Rosselkhoznadzor a annoncé pouvoir compenser les produits norvégiens par des importations en provenance du Sénégal. Par ailleurs, une certaine quantité a été compensée grâce aux importations d'Islande. Des compagnies brésiliennes se sont également dites intéressées par l'exportation de leur poisson vers la Russie.

Le total des importations de poisson en Russie a augmenté de 7,3% en 2013, jusqu'à 1 million de tonnes. Sachant que la Norvège était le principal importateur – la part des importations a augmenté de 10% pour atteindre 1,06 milliard de dollars.

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