Les plus grandes villes italiennes bloquées par une grève générale

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Une grève générale a éclaté vendredi en Italie contre la politique économique du gouvernement, à l'initiative des deux plus grands syndicats du pays: la Confédération générale italienne du travail (CGIL), qui compte 6 millions d'adhérents, et l'Union italienne du travail (UIL), qui représente plus de 2 millions de personnes.

Une grève générale a éclaté vendredi en Italie contre la politique économique du gouvernement, à l'initiative des deux plus grands syndicats du pays: la Confédération générale italienne du travail (CGIL), qui compte 6 millions d'adhérents, et l'Union italienne du travail (UIL), qui représente plus de 2 millions de personnes. 

La grève nationale devait d'abord se dérouler dans les Apennins mais des différends tactiques entre les dirigeants des trois plus grands syndicats du pays ont empêché d'organiser une action aussi extraordinaire. Au final, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) a lancé une série de manifestations de son côté début décembre. En revanche, l'Union générale du travail (UGL), un syndicat de droite qui ne participe pas en général aux manifestations communes des trois "poids lourds" du mouvement syndical en Italie, s'est jointe à la grève d'aujourd'hui. 

Un mouvement sans précédent depuis vingt ans 

Les médias du pays soulignent que la grève actuelle est l'action de protestation la plus importante menée par les syndicats ces vingt dernières années. 

Selon les informations préalables de la CGIL, plus de 70% d'ouvriers et d'employés travaillant dans l'industrie nationale y participent. Cette grève se distingue par une mobilisation conséquente du personnel des transports en commun. Pratiquement toutes les entreprises assurant la circulation des bus, du métro et des ferrys ont suspendu leur travail pendant huit heures.  

Les cheminots, qui avaient annoncé une grève sectorielle les 13 et 14 décembre, suspendront vendredi la circulation des trains. La grève générale a été activement soutenue par les militants du mouvement étudiant. 

Les manifestations ont bloqué vendredi les plus grandes villes du pays. D'après les syndicats, les manifestations ont actuellement lieu dans les rues et sur les places de 54 centres administratifs. La secrétaire générale de la CGIL Susanna Camusso était en tête de la manifestation à Turin et la grève de Rome s'est tenue en présence du leader de l'UIL Carmelo Barbagallo. 

"Rien ne nous arrêtera!" 

Les syndicats s'opposent absolument à la politique économique du gouvernement, notamment le "Jobs act" élaboré à l'initiative du premier ministre Matteo Renzi prévoyant une réforme sans précédent du marché national du travail. Les syndicats sont persuadés que les mesures proposées par le gouvernement ne régleront pas le problème gravissime du chômage, qui a atteint un record historique en octobre à 13,2%, et qu'elles priveront même les Italiens des mécanismes fondamentaux de sécurité sociale. Selon eux, la politique économique du premier ministre démocrate protège les intérêts du grand capital au détriment des travailleurs. 

"Le gouvernement a tort d'essayer d'ignorer les syndicats. Le chômage reste une priorité, or ce n'est pas reflété dans les décisions du gouvernement. Mais rien ne nous arrêtera!", a déclaré Susanna Camusso pendant la manifestation à Turin. Même le président italien Giorgio Napolitano a été contraint de reconnaître vendredi que la grève générale témoignait d'une "sérieuse tension dans les relations entre les syndicats et le gouvernement".

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