Kenya: des islamistes shebab attaquent une université, 70 morts, des étudiants en otages

© AP PhotoKenyan police officers take positions outside the Garissa University College as an ambulance carrying the injured going to a hospital, during an attack by gunmen in Garissa, Kenya, Thursday, April 2, 2015.
Kenyan police officers take positions outside the Garissa University College as an ambulance carrying the injured going to a hospital, during an attack by gunmen in Garissa, Kenya, Thursday, April 2, 2015. - Sputnik Afrique
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Au moins 70 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées et 79 blessées lors de l'attaque contre l'Université kényane de Garissa menée jeudi par des islamistes somaliens shebab, a annoncé le ministre kényan de l'Intérieur annonçant une "opération de nettoyage final" en cours, rapporte l'AFP

Environ "500 étudiants sont recensés (vivants), mais nous avons perdu beaucoup de vies (…) environ 70", a déclaré Joseph Nkaissery à Garissa, localité de l'est kényan située à 150 km de la frontière somalienne, précisant que le bilan était provisoire. Quatre terroristes ont été tués et "90% de la menace éliminée", a-t-il poursuivi, restant prudent sur d'éventuels assaillants toujours à l'intérieur.

Un nombre indéterminé d'étudiants étaient toujours otages jeudi dans l'Université de Garissa, dans l'est du Kenya, attaquée à l'aube par des islamistes somaliens shebab.

Un porte-parole des shebab a affirmé que le commando avait libéré les musulmans et gardé les autres en otage.

Le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, a fait état en milieu d'après-midi de 15 morts et affirmé qu'un des assaillants présumés avait été arrêté. Selon la Croix-Rouge, 65 blessées, pour l'essentiel par balles, ont par ailleurs été recensés.

Les assaillants, dont le nombre est inconnu, ont abattu deux gardes à l'entrée de l'Université, puis ouvert le feu au hasard sur le campus, avant de pénétrer dans la résidence universitaire, où sont hébergés plusieurs centaines d'étudiants.

"Nos hommes sont encore à l'intérieur et se battent, leur mission est de tuer ceux qui sont contre les shebab", a déclaré par téléphone à l'AFP un porte-parole du groupe islamiste, Cheikh Ali Mohamud Rage. "Quand nos hommes sont arrivés, ils ont relâché (…) les musulmans (…) nous détenons les autres en otages", a-t-il ajouté.

Garissa se trouve à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie, où un corps expéditionnaire kényan combat les shebab depuis octobre 2011.

La Croix-Rouge a fait état d'un "nombre indéterminé d'étudiants otages" sur le campus d'une vingtaine de bâtiments. "Cinquante étudiants ont été libérés", a-t-elle ajouté, sans préciser dans quelles circonstances, alors que les forces de sécurité tentaient toujours de déloger les assaillants, près de onze heures après le début de l'attaque.

Le nombre d'étudiants bloqués à l'intérieur du campus était inconnu. Le ministre de l'Intérieur a simplement indiqué que 280 des 815 étudiants inscrits, ainsi que les 60 membres du personnel, "s'étaient manifestés" (hors de l'Université) et que les autorités tentaient de localiser les autres.

Cinq blessés, dont quatre "dans un état critique", ont été évacués par avion sur Nairobi, à environ 350 km de là, selon la Croix-Rouge, qui appelé à des dons de sang à Garissa.

"Les assaillants sont entrés de force dans l'université de Garissa en tirant sur les vigiles surveillant le portail d'entrée vers 05H30" et ont ensuite "ouvert le feu aveuglément à l'intérieur du campus" avant de pénétrer dans les résidences" universitaires, a expliqué le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, dans un communiqué.

Selon la Croix-Rouge, le bâtiment dont les assaillants ont pris le contrôle abrite des chambres d'étudiants.

"Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à fuir", a déclaré Japhet Mwala, un étudiant parvenu à quitter le campus, mais "certains n'ont pu quitter les bâtiments, vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant. J'ai de la chance d'être en vie".

Des rumeurs d'attaques contre l'Université avaient circulé dans la semaine, selon des étudiants. "Personne n'a pris ça au sérieux car ce n'était pas la première fois", a expliqué l'un d'eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, étudiante, disait "avoir pensé à un poisson d'avril".

 

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