La connaissance de l'extrémisme contemporain dont dispose le gouvernement américain lui vient principalement de la lecture de journaux anglophones et occidentaux, écrit le chercheur en résidence à l'université de Georgetown Kalev H. Leetaru sur le site slate.fr.
"Comment Washington peut espérer contrer l'extrémisme violent quand les analystes assignés à la surveillance des communications d'extrémistes ne comprennent pas un traître mot de ce qu'ils lisent?", s'interroge le chercheur.
D'après les informations de la GTD, sur les dix pays ayant subi le plus grand nombre d'attentats terroristes en 2013, seul un a l'anglais parmi ses langues principales (le Nigeria), et deux de plus le compte parmi leurs langues officielles (l'Inde et les Philippines). A l'échelle mondiale, ces trois pays ne représentent que 17% des attentats et 16% des victimes du terrorisme en 2013.
Toujours selon M.Leetaru, cette concentration sur les sources anglophones est "endémique à Washington et à ses tentatives de surveiller et de comprendre le monde".
Il évoque également le programme de la Defense Advanced Research Project Agency (Darpa), baptisé Worldwide Integrated Crisis Early Warning System (W-ICEWS), qui cartographie l'instabilité du monde sur la base de contenus médiatiques exclusivement anglophones. Selon le chercheur, le degré de fiabilité de ce programme, dont la mise au point a déjà nécessité 125 millions de dollars, ne dépasse pas les 25%.
Le chercheur voit la solution de ce problème dans un plus vaste recours à la traduction automatique qui, en dépit de ses imperfections, "pourrait offrir une formidable opportunité".