Lutte antiterroriste: l'anglais, grand problème du renseignement US

© AFP 2023 Saul LoevThe Central Intelligence Agency (CIA) logo is displayed in the lobby of CIA Headquarters in Langley, Virginia, on August 14, 2008
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Washington s'appuie sur des agents qui ne consultent que les médias anglophones pour se tenir au courant de ce qu'il se passe dans le monde.

La connaissance de l'extrémisme contemporain dont dispose le gouvernement américain lui vient principalement de la lecture de journaux anglophones et occidentaux, écrit le chercheur en résidence à l'université de Georgetown Kalev H. Leetaru sur le site slate.fr.

"Comment Washington peut espérer contrer l'extrémisme violent quand les analystes assignés à la surveillance des communications d'extrémistes ne comprennent pas un traître mot de ce qu'ils lisent?", s'interroge le chercheur.

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Selon M.Leetaru, une majorité de rapports gouvernementaux US sur les problèmes de terrorisme sont basés sur les données contenues dans la Global Terrorism Database (GTD), conçue par l'Université du Maryland et subventionnée par le Département américain de la Défense. Ses informations sont en outre régulièrement citées dans la presse US. Pour autant, la GTD repose "quasi exclusivement" sur des sources médiatiques anglophones.

D'après les informations de la GTD, sur les dix pays ayant subi le plus grand nombre d'attentats terroristes en 2013, seul un a l'anglais parmi ses langues principales (le Nigeria), et deux de plus le compte parmi leurs langues officielles (l'Inde et les Philippines). A l'échelle mondiale, ces trois pays ne représentent que 17% des attentats et 16% des victimes du terrorisme en 2013.

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"Difficile de comprendre pourquoi, dans des pays où ont lieu 83% des attaques terroristes mondiales, la GTD privilégie les médias anglophones au lieu de ceux écrits et diffusés en langues locales", indique l'analyste.

Toujours selon M.Leetaru, cette concentration sur les sources anglophones est "endémique à Washington et à ses tentatives de surveiller et de comprendre le monde".

Il évoque également le programme de la Defense Advanced Research Project Agency (Darpa), baptisé Worldwide Integrated Crisis Early Warning System (W-ICEWS), qui cartographie l'instabilité du monde sur la base de contenus médiatiques exclusivement anglophones. Selon le chercheur, le degré de fiabilité de ce programme, dont la mise au point a déjà nécessité 125 millions de dollars, ne dépasse pas les 25%.

Le chercheur voit la solution de ce problème dans un plus vaste recours à la traduction automatique qui, en dépit de ses imperfections, "pourrait offrir une formidable opportunité".

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