Crise grecque: et si la solution se trouvait du côté des BRICS?

© Sputnik . Sergey Guneev / Accéder à la base multimédiaLe premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une conférence de presse à Moscou, avril 2015
Le premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une conférence de presse à Moscou, avril 2015 - Sputnik Afrique
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L'adhésion éventuelle au groupe BRICS pourrait être une bonne porte de sortie de la crise actuelle pour Athènes, estime Stephen Lendman, observateur du Centre de recherche sur la mondialisation Global Research.

En mai, le vice-ministre russe des Finances Sergueï Stortchak a proposé à la Grèce de devenir le sixième membre des BRICS (groupe de cinq pays réunissant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud). A l'époque, le premier ministre grec Alexis Tsipras a manifesté son intérêt pour cette proposition, rapporte Stephen Lendman.

Des négociations entre les Etats membres des BRICS sur l'adhésion éventuelle de la Grèce se poursuivront dans le cadre du sommet qui se déroulera à Oufa les 9 et 10 juillet.

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Selon le journaliste, en cas d'adhésion, la Grèce pourrait compter sur l'aide de la banque de développement qui sera prochainement créée dans l'objectif de devenir une des institutions phares dans le domaine de finances, et contrer ainsi la domination de l'Occident sur les marchés financiers.

En outre, M.Lendman est convaincu que la Troïka des créanciers de la Grèce (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, ndlr) n'a pas l'intention de sortir le pays de la crise.

Ainsi, le vice-ministre de la Défense grec Kostas Sirixos craint que la Grèce puisse se transformer en "colonie économique" de l'Europe si le gouvernement accepte les conditions des créanciers, qu'il a qualifié "d'inacceptables pour notre histoire, notre fierté nationale et notre souveraineté".

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Alexis Tsipras a appelé les citoyens à rejeter l'ultimatum des créanciers lors du référendum qui se tiendra le 5 juillet. Il a aussi laissé entendre que des élections anticipées seront possibles si le peuple grec choisit de soutenir le plan des créanciers.

"Si le peuple veut la pauvreté (…), nous respecterons son choix, mais nous arrêterons de le servir", a-t-il déclaré.

L'observateur de Global Research estime que la stratégie de la Troïka vise à aggraver la crise, à provoquer la faillite de la Grèce, à faire baisser l'euro afin d'avoir plus de bénéfices à l'exportation, à remplacer Syriza par un nouveau gouvernement plus accommodant, et/ou à utiliser la faillite de la Grèce comme prétexte pour exclure l'Etat de la zone euro.

Lundi, des manifestants ont protesté contre les conditions émises par les créanciers devant le parlement à Athènes.

"La marge de manœuvre des Grecs est faible (…). S'ils soutiennent le plan des créanciers, ils seront condamnés à l'esclavage. Après la sortie de la zone euro, le pays devra traverser une période très tourmentée avant que le redressement économique soit possible. Néanmoins, les chaînes de la zone euro ne mèneront strictement à rien", assure M. Lendman.

Karel Vereycken, Directeur de publication de Nouvelle Solidarité du mouvement politique Solidarité et progrès, a pour sa part déclaré à Sputnik:

"Le but des BRICS ce n’est pas de devenir plus nombreux mais d’approfondir les relations entre eux et de finaliser le projet de création de différents mécanismes de financement au niveau international. L’offre faite par les BRICS que la Russie qui préside actuellement le groupe des BRICS a transmis à la Grèce, c’est de devenir un membre de plein droit de la nouvelle banque. C’est une banque pas comme les autres, c’est une banque qui va se spécialiser dans les investissements, dans les infrastructures. La philosophie des BRICS est la philosophie du gagnant-gagnant. C’est-à-dire on investit mais chacun va retrouver son intérêt."

Et de préciser le rôle que pourrait être celui des BRICS dans le cadre de la crise grecque: "Ce serait très important pour la Grèce et pour tout le monde que la Grèce puisse participer dans cette dynamique des BRICS qui est totalement à l’opposé de la dynamique actuelle de la zone euro. L’Europe aujourd’hui est désolante, elle est en faillite politiquement parce qu’elle ferme les yeux sur la montée des mouvements néonazis en Ukraine. Le FMI trouve beaucoup d’argent pour sauver l’Ukraine. L’Europe est en faillite moralement parce que pour les réfugiés qui viennent de l’Afrique elle se bat entre elle pour savoir qui va les accueillir. Economiquement, on est en faillite aussi parce que depuis une vingtaine d’années on tolère que la spéculation financière devient plus importante que la vie des hommes et l’avenir de nos enfants. La Grèce ne veut pas seulement rejoindre une banque, elle veut faire partie d’une dynamique, on pense que l’avenir est possible et que ce n’est pas la dette du passé qui va définir le sort des générations des enfants à naître."

 

 

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