Merkel rate sa chance de devenir l’"homme fort" de l’Europe

© AP Photo / Axel SchmidtChancelière allemande Angela Merkel
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L'adoption du troisième paquet d'aide pour la Grèce, perçue comme une victoire à Berlin et à Bruxelles, symbolise la fin de l'influence politique de Merkel qui allait croissant ces dix dernières années, estime un journaliste de Politico.

Angela Merkel a raté l'occasion historique de devenir le leader numéro un en Europe, a fait savoir le journaliste Nikolaus Blome dans un article publié dans le quotidien américain Politico.

"Il y a quelques années, Angela Merkel a déclaré à son entourage que l'Allemagne devait devenir pour l'Europe ce que les Etats-Unis sont devenus pour le monde entier — le leader dont tout le monde a besoin mais que personne n'aime. Pourtant, elle a raté l'occasion historique de réaliser cet objectif", écrit le journaliste.

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Les commentaires acerbes de Nikolaus Blome sont notamment liés au troisième paquet d'aide pour la Grèce, récemment approuvé par le parlement allemand. Selon lui, c'est cet évènement qui a "privé l'Europe de leader".

M.Blome estime que ce qui est considéré comme une victoire à Bruxelles et à Berlin a coûté trop cher, et qu'il s'agit plutôt d'une défaite qui a mis fin à l'influence de la chancelière allemande, influence qui ne cessait de croître au cours des dix dernières années en Allemagne, ainsi qu'en Europe.

Le journaliste a souligné que pendant le vote sur l'attribution de l'aide financière à la Grèce, 66 membres du Bundestag (parlement allemand, ndlr) — approximativement un cinquième du groupe politique de CDU/CSU (l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne et Union chrétienne-sociale en Bavière) présidé par Angela Merkel ¬- se sont prononcés contre le nouveau plan d'aide pour le pays dévasté par la crise.

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Cette fois-ci il y avait plus d'opposants au plan d'aide que lors du dernier vote, malgré la pression mise par certains hommes politiques, a fait remarquer M.Blome.

Pourtant, les menaces d'exclusion des "sceptiques" des comités parlementaires, ainsi que le poids politique du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble soutenant le plan, ont partiellement contribué à l'adoption du plan.

Du point de vue de M.Blome, Schäuble étant un des hommes politiques les plus populaires du pays, cela représente un danger pour la chancelière.

"Pour la première fois depuis son arrivée au poste de chancelier fédéral Angela Merkel doit tolérer quelqu'un qu'elle ne peut pas contrôler ou faire démissionner", a commenté la situation le journaliste du Politico.

Selon lui, Angela Merkel peut pour l'instant être tranquille car les électeurs l'aiment toujours. Néanmoins, elle commence à réaliser les limites de son pouvoir actuel à Berlin ainsi qu'à Bruxelles où elle doit obéir à des forces politiques plus influentes qu'elle-même.

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Le moment clé de la défaite de la chancelière est le sommet des dirigeants des pays membres de la zone euro, estime M. Blome. Mme Merkel est arrivée au sommet en envisageant la sortie de la Grèce de la zone euro.
Pourtant elle a dû faire face au désaccord de la France. Craignant la scission entre la France et l'Allemagne, elle a changé d'opinion.

C'est à ce moment-là qu'Angela Merkel a démontré son incapacité totale à gérer la situation, a souligné le journaliste.

Le fait de rester sans leader est nuisible pour l'Allemagne en particulier et pour l'Europe en général, conclut Nikolaus Blome. Selon lui, en ces temps de crises à répétition, l'Europe ne pourra pas se passer d'un leader fort.

 

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