Chine, Etats-Unis: le "nouveau Yalta" n’aura pas lieu

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Selon des experts russes, la rivalité dans le Pacifique ainsi que les soupçons mutuels ne permettront pas à Washington et à Pékin de signer l'accord sur les investissements et de partager les zones d'influence dans le monde.

Les rivalités géopolitiques resteront une sorte de pierre d'achoppement dans les relations sino-américaines, estiment des experts russes, contredisant ainsi des journalistes chinois qui comptent sur une réduction des tensions entre les deux géants suite à la rencontre entre Xi Jinping et Barack Obama.

L'activité militaire de la Chine en mer de Chine méridionale est depuis longtemps un facteur négatif pour les relations sino-américaines. Selon des partisans de la politique d'endiguement à Washington, tout renforcement des positions de Pékin lors des litiges territoriaux dans la région de l'Asie-Pacifique est un défi, qui réduit la marge de manœuvre des Etats-Unis afin d'influencer la situation.

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En poursuivant son activité en mer de Chine méridionale à la veille de la rencontre des chefs des deux Etats, Pékin envoie ainsi un signal explicite aux Etats-Unis, indiquant qu'il continuera à défendre ses intérêts dans la région en question en dépit des critiques de Washington.

Les déclarations américaines condamnant la création de sites militaires chinois risquent de rester lettre morte, estiment des analystes militaires russes.

La Chine continue à montrer que la pression des Etats-Unis est inutile en utilisant tout une panoplie d'instruments, notamment économiques. Effectivement, l'attrait de la coopération dans les domaines de l'économie, du commerce et des investissements est incontestable, et ce malgré les litiges existants.

L'équilibre des puissances dans la région commence donc à subir des modifications. Ainsi, une partie des pays membres de l'ASEAN (organisation regroupant dix pays d'Asie du Sud-Est, ndlr) tend à pencher vers un compromis stratégique avec la Chine. La question clé reste à savoir comment faire de sorte que les tensions actuelles existant autour de la mer de Chine méridionale ne dégénèrent pas en conflit armé.

"Lors des négociations (entre les présidents de la Chine et des Etats-Unis, ndlr) il s'agira indirectement du partage des zones d'influence. La Chine a clairement annoncé ses revendications en mer de Chine méridionale.
Sa position est la suivante: +ce qui est à nous, est à nous+", a expliqué Viktor Kremeniouk, directeur adjoint de l'Institut des études des Etats-Unis et du Canada au sein de l'Académie des sciences de Russie.

"La Chine ne cherche pas de confrontation globale avec les Etats-Unis, son objectif est d'égaliser leurs relations, de devenir un acteur mondial aussi important que les Etats-Unis, de participer à l'édification d'un nouvel ordre mondial. Pourtant, la Chine n'est pas admise dans le G8", regroupant les huit principales puissances économiques mondiales, a ajouté l'expert.

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Il est à noter que la veille de la visite de Xi Jinping à Washington l'Australie, qui est un des alliés des Etats-Unis en mer de Chine méridionale, a soutenu la position américaine. Ainsi, mardi le nouveau premier ministre australien Malcolm Turnbull a appelé les autorités chinoises à cesser la construction d'îles artificielles dans la région en question.

"Nous devons nous assurer que le développement de la Chine se déroule d'une façon qui ne met pas en danger l'harmonie relative qui règne dans cette région importante pour le bienêtre de la Chine elle-même", a annoncé Malcolm Turnbull à la radio australienne Australian Broadcasting Corporation

Le litige territorial entre la Chine et certains Etats membres de l'ASEAN se poursuit depuis plusieurs années. Des revendications sur certains territoires situés en mer de Chine méridionale, notamment les îles Paracels et les îles Spratleys riches en hydrocarbures, ont été émises par la Chine, Taïwan, le Vietnam, les Philippines, Brunei et la Malaisie.

La Chine mène depuis un certain temps des négociations avec le Vietnam, les Philippines et la Malaisie afin d'adopter un code visant à encadrer le comportement de chaque partie prenante dans la région. Le processus est lent pour de nombreuses raisons. Dans le même temps, Pékin refuse que les pourparlers se déroulent sous l'égide de l'ASEAN et qu'un pays tiers (à savoir les Etats-Unis) intervienne dans les affaires de la région.

 

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